Dualité

Dans chaque vie se répercute la force d’un sosie
Un reflet ébauché sous l’attrait du regard
Dans chaque vie figure un semblant d’âme
Indivisible et friable à la fois
Où cristallisent nos envies, nos passions, nos folies
Se découvrir à travers l’autre qu’on croyait regarder
Se contempler dans son image de scénario en scénario
Inverser tous les rôles, jouer aux apparences
S’imaginer rebelle aux cheveux bien lissés
Alors que le grand vent fait frémir la falaise
Le miroir nous dira ce qu’on veut bien y voir
Le miroir servira ce qu’on veut nous servir
Brouet vulgaire ou mets de choix selon les circonstances
Et les condoléances
Exactement cela : la générosité dans les condoléances
L’assaut ne fait vibrer que soi-même et projette ses fantasmes
Dans une belle esthétique littéraire
Parader ou s’engager lorsque la guerre est terminée
C’est un peu la même chose, la même utilité
Improbable qualité au bord de l’inconvenance
Le discours est truqué mais on aime y croire
Il dicte sa sentence en forme de récit aux ellipses innombrables
Des fausses vérités qu’il nous faudrait apprendre par cœur
Plus facile et beaucoup plus confortable
Plus aimable mais beaucoup moins subtil
Changer l’habit ne résout rien, n’embellit rien
Revendiquer n’est pas clinquer
Le corps est beau sans apparat, sans mascara
Sans mascarade
Fragile et brut à la fois dans ses moindres perspectives
Pas de Je semble mais un Je suis
Le corps en dit long par sa présence, à travers son absence
Qui pèse encore plus lourd que le bonheur en place
Le désespoir s’invente n’importe où
La guérilla s’éveille en chacun d’entre nous
Et l’illusion aussi
Le choix est discutable mais le corps ne ment pas.
décembre 2013 

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