Invariable

Parfois je me souviens des élans d’autrefois
De mots traçant notre avenir
Sur le mur solitaire de nos folles espérances
Je traînais derrière moi un voile encore couvert
Des lambeaux de l’été
J’ai repeins ton jardin, évitant les errances
Et les grains capricieux

Légère

Débarrassée du poids des mauvais jours
Pas de place pour le doute et les idées chagrines
Souvent je me retiens pour ne pas ombrager
Ta page encore vierge de tes troublants défauts

Ignorant tes déboires et tes incertitudes
Mon dessin t’imagine en homme des bons jours
Qui s’invente un destin digne de ses atouts
Je ne garantis pas le voyage en retour
Je ne m’attends à rien si ce n’est un sourire
Sur ton sombre visage ayant fui la lumière
Déraison de l’humain sur son propre terrain
Oui, je me souviens encore …
Je me souviens de toi et de ton nom de prince
J’ai bu jusqu’à ta lie, partagé tes errances
Jaugé mes imprudences sur fond de vers changeants
J’ai capté ta folie, vu tes propres barreaux
Défait ta camisole, affronté tes silences
J’ai cherché ta fréquence pour aller te rejoindre
Dans ta sombre demeure
J’ai rompu la cadence pour éviter l’ennui
Qui aurait pu t’atteindre

Il y a longtemps que je te vois
Aguicher mes vallées et mes vertes prairies
Lorgner sur mes trésors, de ta contrée aride
Tel un seigneur déchu qui divague et s’emporte
Au premier tourbillon
Il y a longtemps que je t’apprends
Les premiers mots d’amour
Ceux qui s’inscrivent sur ton front
Pour rester à demeure
Aller jusqu’à ton cœur
Nos émotions farouches s’interpellent
De rimes à rivages
J’ai entendu ton souffle floutant notre horizon
Je te distingue à peine dans le soleil levant
Silhouette imprenable dans le sable mouvant
Improbable éphémère qui suspend mon regard
Tout est dans la durée
Mon point n’est pas final

Toujours j’ai cultivé un sentiment étrange
Qui n’appartient qu’à moi
Toujours j’ai persisté à faire se rencontrer
Nos pensées fugitives
Qui se ressemblaient tant
A présent les voilà qui s’appellent
Et s'interpellent
D’une terre à une autre

Il y a toujours une île quelque part
Une oasis en plein désert
Un coin vacant sur ma chair endormie

Embellie sur la grève
La pluie, le vent, la neige et le soleil
Tout m’appartient, je me souviens ...
Je me souviens déjà
D’un printemps savoureux
A ma peau attenante
Une rencontre à venir
La couleur de ton rire

C’est ça que je retiens 

février 2014


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