Mythologie

Je noue mon fil d’Ariane ramassé sur la brèche
Brisé par le silence de tes mots conséquents
Qui ricochent indécents sur ma galerie de glace
Ton visage est partout
Sur les faces cachées et dans les angles morts
Qu’abrite ma mémoire troublée par ta vision
A force de heurter mon front contre ta vitre
J’ai fini par douter de ses reflets changeants
Ta chair était ailleurs, dans d’autres profondeurs
Que ma vie n’atteint pas, figée à la surface
Partie de cache-cache où quelqu’un nous observe
Je ne sais plus très bien qui cherche son comparse
Toi, moi ?
Ou l’adversaire caché qui t’attire peu à peu
Dans sa toile irisée aux mille et un visages ?
La partie est légale mais le jeu inégal
Apparente beauté qui se repaît sans cesse
D’images retouchées sur ma toile embrumée
Mes couleurs enchanteresses se sont toutes évadées
Durant l’obscure nuit qui nous a séparés
Comprendre l’autre, est-ce possible ?
Alors que nous savons si peu ce que nous sommes
L’être intangible que je suis poursuit son rêve
Sur l’improbable fil que je te destinais

décembre 2013