Nature morte

La feuille
Comme une lettre morte
Se détache de tout
Pour dériver
Dans les eaux de l’étang
Elle se fiche à présent
De la pluie et du vent
Son voyage est ailleurs
Et l’arbre enraciné
A jamais sur le sol
La regarde passer
Emportant avec elle
Le printemps et l’été
A présent se dit-il
Il me faut exister
Fragile et desséché
En retenant ma sève
Résister à l’hiver
Malgré les aléas
Nudité de ma terre
Vivre et revoir en rêve
Ne serait-ce qu’un instant
Ce que fut ma jeunesse
Pour ne pas succomber
Empêcher la détresse
De venir s’installer
Sentir et ressentir
Encore et maintenant
Regarder sans bouger
Une fleur se poser
Comme un papillon blanc
Sur le bout de mes branches
Respirer son parfum
Dans la douceur de l’air
D’un printemps retrouvé


octobre 2015


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Je t'ouvre cette porte

Galerie évolutive ....