Hors chants/Absence


Je voudrais devenir une plaine habitée où les jardins seraient des havres de douceur. Des terrains protégés, propices à l’abandon. Des chantiers accordés aux multiples possibles. J’ouvre grand la fenêtre. La brume se dissipe et le ciel est sans fard. Ou est-ce ton regard que je vois apparaître ? Je recherche le monde qui contient tes pas. Ma cible difficile, silhouette indocile. Je me suis attardée sur ta trace émouvante. J’agrandis de mes mains le temps qui nous convient. Le peu qui nous contient. Le tout qui nous importe. Le beau qui nous emporte. Un décor à monter, un pont à traverser, une autre vérité. Un rêve à exprimer. Je repousse l’automne, il me semble imparfait. Je n’ai pas terminé, je n’ai pas tout saisi. Je n’ai pas tout donné. Ni vraiment tout compris. Tes mots comme un écho traversent le silence.
Je fixe l’horizon qui s’ouvre devant moi. Un trou dans l’atmosphère. Un vide sidéral. Il manque une charnière. Un détail essentiel. Il manque une rivière, une traînée de bleu où l’on peut s’épancher. Au clair de ton regard, m’ouvrir encore un peu. Je voudrais devenir une part achevée. Une portion congrue mais la marche est forcée, mon chemin tout tracé. Mouvement perpétuel. L’heure était éphémère. J’avance où tu n’es plus. 
Brève unité sans masque, quelque part une nuit, ta main a rencontré l’étendue de ma chair.

octobre 2016


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