Hors chants/Effeuillage

J’aimerais tant qu’un jour tu puisses soulever le brun de mon écorce. Peu à peu dénudée, mon flanc frissonnera. Tu me distingueras parmi les herbes folles. Mon corps émergera. Mes bras comme des branches viendront à ta rencontre. Tu fouleras le temps pour venir jusqu’à moi. La clarté de tes yeux ciblera ma présence. Mais je n’attendrai pas. Je me déserterai pour approcher de toi. Tu seras l’essentiel. Je m’abandonnerai pour connaître tes doigts. Liberté de tes mains, au creux d’une nervure, rugosité du bois. Epluche-moi encore jusqu’à cette douceur. Cette infinie douceur qui pénètre ma sève. Et ton sang se souvient des batailles perdues, l’avenir était froid. Ne crains rien je suis là. Ne doute surtout pas. La nuit comme un linceul efface sur ton front les actes antérieurs. Découvre les étoiles et vide ta conscience. Renforce de tes pas la terre où je suis née. Les racines s’entassent, ne t’embarrasse pas. Prend ce qui te revient et renouvelle-toi. Dissous le quotidien. Périssable beauté, l’univers a penché, les feuilles sont tombées. Mes pensées aériennes ont fini à tes pieds. Épèle-moi encore. Avant que le courant, le gel ou le grand vent, m’étiole à tout jamais. Gratte cet interstice, trouve la sensation. Pénètre ma nature, deviens ma solution.

octobre 2016


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