Hors chants/Silence 3

Quand rien n’arrête le regard, l’immensité devient concrète. Dans le soir qui s’accomplit, la terre délivre sa chaleur. Le cyprès s’agrandit et projette son ombre sur l’écran bleu du temps. Il fait beau. Aucun bruit. Peut-être quelque part le murmure du vent. Et le grain du pavé devient doux sous mes pieds. Les montagnes soulèvent des milliers d’émotions. J’ai la sève qui monte rien qu’en les regardant. Tout là-bas dans le ciel, la forêt n’est que courbes, mystérieuse et sensuelle. Mon doigt suit le tracé de sa féminité. J’ai presque l’impression d’apprendre à exister. Dans le flux du moment, je saisis l’important. Ce qui me rend vivante. Le tout, le rien, le rose d’un nuage, l’ébauche d’un demain, dans le soir qui descend. La brise se soulève. Légère et insouciante. Elle transporte avec elle le parfum de la mer. Mes pensées délétères ont fui le temps présent. Je ne suis que matière, je bouge avec le vent.

septembre 2016






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