De main de maître


Tu as fouillé mon corps, retourné les tiroirs, dénoué mes cheveux, défait mes avantages pour ne trouver que moi dans ma féminitude au milieu d’une page. Unique et attentive au moindre de tes gestes. L’ampoule du plafond jetait sur ma peau nue une lumière blanche. Que pouvais-je cacher ? Je n’avais que le rien pour pouvoir m’exprimer. Je devenais entière et sans contradictions. Je devenais moi-même et je me découvrais au fur et à mesure. Le doux d’une caresse sur la morsure du temps. Et j’étais une reine avec un cœur d’enfant. J’avais cette innocence. Sans aucune censure pour freiner nos élans. 
Tu as posé tes doigts sur ma corde sensible. La note était si bleue que le ciel a vibré. Le plafond de la chambre a volé en éclats, j’ai vu l’été passer en plein mois de décembre. La vie s’en est mêlée, quelque chose changeait. Je me suis regardée. Tes mains me ciselaient, tu créais sous mes yeux celle qui s’ignorait. Tu finissais l’ébauche et lui donnais une âme.
Il a suffi d’un geste pour parfaire ton œuvre. J’étais entre tes mains, une pièce aboutie. Le soleil a brillé plus fort que d'habitude.
Dans le clair de tes yeux, je me suis révélée.

décembre 2016




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