Le juste équilibre


Je n’ai pas réclamé, je n’ai rien demandé. Souvent je me suis tue, motus, bouche cousue car je n’ai pas osé. Je me suis contentée des moments qui s’offraient en rêvant davantage. Chaque jour où l’ennui rôdait dans les parages, répandant sur la vie une amère grisaille, nuisible et contagieuse, j’allais prendre le large. Imaginer le temps dans un autre courant. Apprivoiser la vague et le reflet du vent sur l’algue consentante. Mais ce n’était qu’un rêve où filtrait le présent, placide et sans effets. 
Et puis parfois j’ai su saisir avec bonheur la chance qui passait, lumineuse et prodigue, insolente et superbe. Provocante et dédiée à ma seule personne. J’ai pu déverrouiller toutes mes résistances. Pour me faire embarquer dès le premier clin d’œil, possible connivence dans le fond d’un regard. Le début espéré d’une compréhension. Une reconnaissance encore inexpliquée. Un élan naturel dénué de préjugés. 
Me laisser emporter sans autre conviction que d’être et d’exister.
Aller vers la rencontre. Celle qu’on n’oublie pas, qu’on ne vit qu’une fois.
Car tout peut arriver.
Quand nos rêves enfouis côtoient des vérités jusqu’à les faire pencher du côté opposé. 
La vie peut basculer.

décembre 2016


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