Sur le mur d'à côté


Sur le mur d’à côté, l’ombre s’est divisée. Et j’ai senti mon corps se démultiplier. Je me suis absentée de ma peau et j’ai laissé le jour dessiner mes contours. Apprivoiser le vide entre les pointillés. Sur le grain de la pierre, le soleil éclatait. Ma présence diffuse s’est fixée en un point. Silhouette émouvante aux courbes familières. Sous mes traits refoulés, un regard indistinct. L’ombre s’est animée et m’a tendu la main.
Un geste inopiné, je me sentais si seule et soudain le soleil. Une ode lumineuse, un signe avant la fin.
Poussière de lumière dans le dernier rayon. Je lustre doucement le début d’une idée. Je me découvre un peu et l’ombre réagit, atteint sa démesure. Elle envahit le mur et gicle sur le sol pour venir m’absorber. C’est là que je décide de ne plus penser.
Dans le plus grand silence, le noir s’est invité. Je sens que quelque chose est en train de mourir. Pas même une lueur pour éclairer la nuit. Plus aucune distance entre le mur et moi. 
Je fonds dans la pénombre et me laisse engloutir.

décembre 2016


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