Vers la légèreté


Je cours sans m’arrêter et je vois défiler ce qui pourrait bien être le film de ma vie. Les grands arbres s’inclinent en sentant mon approche. Leurs branches m’interpellent et les feuilles s’envolent pour annoncer l’hiver. Une seule écriture en un geste ébauché. La mienne. Sur la pâle nervure, le temps s’est distingué. Je m’enfuis quelque part où le rien est parfait. 
Je cours en vidant mes bagages. Me délester de tout, avant que le si peu ne devienne pesant. Car le rien me convient. Le rien est apaisant. Dans l’air environnant, un vide s’épanouit. Je deviens solitaire, une unique personne, un être à part entière, vivant au singulier. Le jeu s’est distingué en un tour de destin. Je rature le nous et je reprends la main. J’annule une rencontre et rate un rendez-vous. Je ne veux pas savoir qui tu étais vraiment. Je ne veux rien du tout. Je cours pour esquiver. Le trop, le superflu et je vais de l’avant. 
Je me défais de moi pour être à la merci de l’atome suivant.

décembre 2016


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Je t'ouvre cette porte

Galerie évolutive ....