Vers ...

J’ai aiguisé mes sens à la faveur d’une aube révélant la lumière. Des feux follets s’animaient sous mes pas. La terre palpitait, l’automne sentait bon. J’ai froissé dans ma main la fougère élancée. 
Mes carnets sont remplis de couleurs chamarrées, mes mots sont des espaces où l’on vient se poser.
Un peu ou à jamais.
J’ai demandé au ciel s’il pouvait m’emmener. Sans lui, rien ne serait. Pour lui je me ferai oiseau des firmaments. Et dans la mousse tendre, quelques rêves s’accrochent. Les châtaignes ont séché, les cèpes ont disparu. Mais la forêt se dore, elle prend du bon temps et la feuille s’attarde sur la branche accordée. L’été traîne partout, l’été s’est invité tous les jours de l’année. Le soleil à jamais et le froid de l’austère ne peut plus m’envahir. Je vais le nez au vent. Sauvage et familière aux arbres qui s’inclinent en me voyant passer.
Quand mes cheveux ont scintillé, le roux d’un toit s’est embrasé. Par-delà la forêt. Bien au-delà de l’accompli, j’ai senti cette sève qui circulait en moi. Le soleil a frémi dans le matin naissant. Plus loin se dessinait un possible avenir. Une envie d’aller vers, irrépressible élan. Je n’ai pas réfléchi, je me suis envolée.

novembre 2016


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