Voyages


Il est de ces voyages que l’on n’oubliera pas. Des coins inattendus où on laisse de soi. Des départs obligés, des vides qui se créent quand le soleil décline. Un serrement de cœur et quelque chose en moins. Là-bas un paysage qui se perd au lointain. J’ai beau plisser les yeux, je ne vois plus très bien. J’ai laissé des bagages, deux ou trois mots d’amour et un peu de mon âme. J’ai laissé de ma chair au milieu d’un verger où les fruits abondaient. J’ai laissé de mon rire en croquant dans la vie. J’ai laissé de mon temps sans vraiment le compter. Plein été sur la terre, un matin volubile. Si ample et généreux. Des brassées de promesses, l’ébauche d’un toujours, d’un possible retour. 
Depuis, j’ai fait mon deuil.
Il est de ces voyages qui nous rendent plus seuls.

novembre 2016

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