Epitaphe

Je ne sais où le vent emportera mes pas
Je ne sais quand les mots essouffleront ma voix
Je ne sais si le ciel se souviendra du temps
Où je le contemplais
Naïve et sans regrets
Quand je savais encore écarter les nuages
Pour mieux m’approprier le bleu d’un idéal
Qu’importe le silence à mille pieds sous terre
Qu’importe l’apparence sous le saule alangui
Qu’importe cet élan qui m’en a tant coûté
Ma peau est un naufrage
Qu’importe l’enjambée
Pourvu qu’au bout de moi, je découvre mon île
Une pierre inventée
Une stèle érigée
Sanguine était la vie
Je ne suis qu’éphémère
Pourvu que les oiseaux se mettent à chanter
Ma peau en parchemin au gré de tes dix doigts
Pourvu que mes baisers aient pu fertiliser
Un petit peu de rien
Dont un ver égaré viendrait se délecter
Qu’importe ton écorce
Je ne suis que chimère

mars 2017


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