Articles

Affichage des articles du septembre, 2017

Réminiscence

Image
Faisons comme si l’aube allait s’éterniser. Je danse cette ronde où je suis au milieu. Le monde crie autour. Le monde me soulève et m’invite à son jeu. Je tourne sur moi-même, je tourne à l’infini et vois passer les jours.  Derviche abandonné, je cherche le moment où j’aurai le tournis pour tomber à tes pieds. La ronde s’éparpille, envolée de moineaux que l’automne a chassés. Tu ne m’as pas choisi e et je vrille sans cesse, sans pouvoir m’arrimer.  Je joue en solitaire dans un coin de la cour. J’ai du sang au genou mais je ne pipe mot. Mon mouchoir est si grand qu’il peut tout éponger. Mon mouchoir est si blanc qu’il peut tout effacer. Je me perds à loisir dans les jeux interdits qui hantent mon cerveau. J’apprends en me taisant. J’apprends à faire semblant. Et cette odeur de craie qui ne me quitte pas. Ma marelle est au ciel et je t’ai dans la peau.  J’ai parfois le vertige en attendant le soir. septembre 2017

Jour de fête

Image
Glissement de soleil, la fenêtre s’entrouvre Pour faire entrer le ciel Et prendre la mesure D’un rayon nourricier sur le mur aminci Déchirement du temps, j’entrevois cette image Poudre d’or, étoile au firmament La lumière pétille Je rêve sur la plage Et j’oscille sans fin entre deux bercements Jusqu’à sentir le sel Parchemin laminé Bouteille ballotée Pénétration des flots J’hésite Entre le jaune et l’oranger Quand le bleu disparaît Où suis-je ? Je voudrais que ma vie Soit comme un jour de fête Ephémère et clinquant Pour épuiser l’hiver Avant qu’il ne m’épuise Et réchauffer en moi Tous ces longs chemins blancs Je sème un peu de sable Désert et solitude Dislocation d’un jour Où je n’ai pas été Contre vents et marées Ma peau n’est pas si dure Qui suis-je ? Dans l’extrême présage D’une improbabilité Où je suis devenue sans avoir été vue Je recherche le mot Au fond de ton palais Je voudrais que mon corps Soit le vif du sujet Une terre abordable Qu’on puisse fréquenter septembre 2017

Ensemble

Image
Laisser le silence installer La gravité sur le chemin Les cailloux crissent sous nos pieds Laisser le silence amplifier Ce qui n’était que bruits feutrés La lumière éparpille Le souvenir d'un plein été Une main contre le destin Se souvenir de la beauté D’une feuille qui tombe Légère, palpable et sans regret Laisser le silence inventer Un autre rythme Sur un sentier inabordé Sans savoir le pourquoi D’un comment inédit Se souvenir de l’horizon Laisser le silence égrener Le requiem d’un bel été Quand un sourire est devenu L’inabordable à conquérir La haute côte à transcender Je crois que je reconnaîtrai Le moindre de tes pas Absorbé par la foule septembre 2017

L'après

Image
Des doigts entremêlés et des cheveux défaits La lumière apaisée sur la trame du jour La confusion des peaux, l’effluve d’un parfum  La caresse des mots à peine chuchotés Le matin se dévoile et l’air est différent Aujourd’hui sera beau, une flamme renaît septembre 2017

Détail

Image
Goutte à goutte du temps   Dans le frêle matin Un arbre enguirlandé Par l’automne éclatant Refoule quelques larmes   Et retient ses frissons Pour ne pas s’épancher Sous la plainte du vent septembre 2017

Jeunesse

Image
Je sens me pénétrer Le souffle récurrent  De nos folies d’avant  Qui revient fréquenter Le rythme envahissant De toutes ces années Ça monte lentement Franchit les interdits Qu’on avait remisés Quand on était trop grands C’est comme une chanson Perdue et retrouvée Un sentiment profond Dans le grave affirmé L’émotion me soulève Je tangue et je te vois Revenir aguicher Mes tentations d’hier Peu m’importe le temps Peu m’importent les larmes Et les mauvais moments Autant m’emporte un rire Dans la lumière du jour Un rire étincelant Sans commune mesure Celui qui m’irradiait Lorsque j’étais enfant septembre 2017

Face à face

Image
Rien qui vaille la peine J’éponge le trop-plein  D’un doute récurrent Apprendre à se refaire Malgré ce fichu temps J’ai la larme facile Le rire trop clinquant La veine alambiquée Et la rime pressante Pour ne pas t’étouffer Je dévisse les pieds D’un moi grandiloquent D’un verbe trop appris Lorsque j’étais enfant Je comptais chaque pied C’était si rassurant Et cela me revient Comme un hymne perdu Que trinquent les années Sur mes lèvres flétries Où meurent lentement Des mots sans épaisseur Rien qui vaille le vent Nos fièvres dispersées Nos envolées ratées Nos je t’aime essaimés J’ai dit sans jamais dire Pour mieux entourlouper Ma propre vérité Regarde qui je suis Dans la morte fontaine Je me suis reflétée Je me suis regardée Entretenir un leurre septembre 2017

Pièces détachées

Image
Une tache en plein ciel, un sinistre présage, funeste et cafardeux. La violence du vent a poussé les nuages au revers de mes yeux. Ma vision s’est brouillée, mes mains se sont fermées. Je chiffonne une image. Sous mon front ombrageux, le vent s’est décuplé, la tempête fait rage. Entre mes doigts vaincus, des mots qui font naufrage.  Je trie quelques années, ravale mon chagrin et reprends le puzzle  où je l’avais laissé. J’arrondis quelques angles pour avoir l’air décent, dessine un faux-semblant pour contrer ma nature.  J’ai changé d’apparence, adapté mon allure, rogné nos différences, mais voilà, rien ne dure. Je suis un aléa. A la périphérie de nos similitudes, je demeure une pièce sans contour idéal. Dehors, c’est la tourmente, la pluie se fait plus dense. Le temps me défigure. Je chiffonne un silence. Bruit de papier froissé. J’étouffe un sentiment, raye une affinité, reprends mes habitudes. Malgré les circonstances, le soleil a percé. Il me reste un nuage La clameu

Nostalgie

Image
Une vague tristesse effleure l’atmosphère à l’orée du grand bois. L’amorce d’une fin dans l’aurore ébréchée. L’avenir est si bas, le temps ne me dit rien.   Dépouillement du jour, nostalgie d’un été trop vite éparpillé. J’entends siffler le vent et laisse mon esprit tournoyer dans le ciel. Bientôt les oies sauvages, bientôt l’immensité du vide autour de moi, l’extrême nudité d’une terre en sommeil . Bientôt les nuits sans fin et les jours atrophiés. Sous mon front s’insinuent de sombres perspectives. L’extinction d’un regard où palpitaient les feux de mille paysages. Je traîne un peu des pieds et remonte mon col tandis que la saison s’éloigne à tire d’ailes. Un arbre se replie. En lui, le souvenir de la neige et du froid. Je fixe le néant et tente d’esquiver une mort annoncée. J’expire l’éphémère, un nuage se fend, je ne suis pas pressée. J’attends je ne sais quoi. Un souffle salvateur, un signe de la vie, avant de contempler la blancheur de l’hiver. Un pétale défunt s’accroch

Ressenti

Image
Je désapprends la vie pour oser respirer en acceptant les failles. Je désapprends les mots, trompeurs et superflus quand l’autre se répand en flots avantageux. Je désapprends le monde où je n’aurais pas dû poser mes idéaux. Je désapprends celui qui n’a fait que passer, sourire et survoler un pan tenu secret. Je désapprends les yeux qui n’ont pas regardé à l’endroit où j’étais.  Je désapprends l’amant, l’ami sans perspectives et le frère avenant. Passerelle illusoire, bardée d e faux semblants. Je désapprends le jour où je me suis perdue, un silence a suffi pour me désappointer. Je désapprends la voix d’un être sans issue. Je désapprends celui qui pouvait m’émouvoir. Je désapprends la main qui ne s’est pas tendue. Je désapprends le jeu aux règles falsifiées. Et vogue la galère, bouchons à l’intérieur, bousculade assurée et confusion totale. Souvenirs prolifères, débordement fatal. Je désapprends la foule et son rythme infernal. Je désapprends le temps où s’égaraient mes sens. Je d

Passante

Image
Profonde ou bien légère, j’occupe sous ton front une place éphémère. L’automne est déjà là, qu’ai-je fait de l’été ? J’ai voulu sans y croire, j’ai voulu tant et plus quand l’orage est passé. J’avance encore un peu avant de m’arrêter.  Ecrire pour figer l’improbable moment où l’on voudrait capter tout ce qui est vivant, atteindre le versant d’une autre vérité. Indicible présence d’un être familier.  Pouvoir se rassasier d’une odeur, d’une main, d’un bras qui vous attend, du b leu si pénétrant d’un jour sans lendemain. Unique et important. Fugace et incomplet.  La nuit est arrivée, le son s’est amplifié. Craquements imprévus et silence inquiétant.  Suivre comme un espoir, une torche allumée. Abriter mes errances, occuper ta conscience. Ce gite provisoire, livré aux éléments. Chaumière alambiquée aux multiples couloirs, aux portes dégondées, aux murs désaffectés. Dans mon corps ébranlé, la lézarde s’est tue. L’orage sent si bon après s’être apaisé. J’avance encore un

Regain

Image
Dans le plus grand secret, la cigale éreintée s’accorde sans relâche aux bruits du jour naissant. Une feuille se penche, une pierre a roulé. J’entends les châtaigniers sous le poids de l’été. J’entends craquer le temps dès que je fais un pas. La chaleur a baissé sans que j’y prenne garde. La trace d’un chevreuil s’attarde sur le sol. J’entends souffler ta voix, la poussière s’envole mais l’empreinte persiste. Dédiée aux quatre vents, une porte a grincé. Maison abandonnée. P ourtant le toit demeure. Et la tuile esquintée résiste sans relâche aux outrages des ans. Un mot s’est effrité. La fenêtre a claqué. Mais le lierre blessé s’accroche tant qu’il peut aux vitres dévastées.  Je suis cette entêtée, fine liane mêlée au gris de tes cheveux. Une indisciplinée, une herbe amourachée d’un champ désaffecté.  Quand l’automne est si près, je suis cette vivace au revers de tes yeux.  Je suis l’aile de soie sur ta peau désertée.  La cigale se tait. Volatile parfum de lavande coupée J

Mirages

Image
Sur une page vierge de toute intention, je contemple le vide face au soleil levant. Je décline le temps, sans trop savoir à quoi le silence me sert, sans comprendre pourquoi la vie revêt souvent l’apparence troublante d’un immense désert. Je frôle le ravin bordant mes idéaux et me penche sans fin du haut d’un précipice où je jette des mots. Des petits et des grands. Du plus frêle au plus lourd, de venu trop pesant. Sous la voûte du ciel, je me sentais perdue, à court de sentiments. Une voix s’élevait mais elle était tendue vers la nuit sans étoiles, sans prisme permanent, je me suis sentie lisse et sans vrais arguments. J’ai fait un pas de trop et raté l’essentiel. J’ai glissé comme on glisse dans un mauvais rêve. Je n’ai pu m’accrocher à l’étrange lumière qui parfois traversait tout un pan d’illusions et venait transcender mon petit univers. J’ai vu passer l’amour à travers les volets. J’ai vu passer le temps, les heures et les jours. J’ai vu couler mes larmes et bouillonner mon s

Reflux

Image
Je voudrais revenir  Au moment où le ciel Recouvrait chaque chose D’une teinte pastel En versant doucement Une bruine légère A la saveur de sel Je voudrais ressentir Une émotion nouvelle Face à l’immensité Quand rien ne peut briser La fluidité du temps Venu se réfugier Dans la vague éternelle Je voudrais retourner A l’endroit où j’étais Généreuse et entière Dans l’ample mouvement Impulsé par la vie Je voudrais retrouver La magie de l’instant Quand on croit que ses yeux Sont suffisamment grands Pour embrasser la terre septembre 2017

Prémices

Image
Peut-être parce que Le temps refroidissait Dans un même reflux Les gens s’agglutinaient Pour mieux se préparer Au gris de la rentrée L’automne diffusait Ses tous premiers frissons Et le vent balbutiait La fin d’une saison Tandis que palpitait Une feuille orpheline Délaissée sur le sol Par l’été moribond septembre 2017

Fin de vie

Image
La saison déclinait Sans qu’on n'y puisse rien J’avais sur les épaules La sensation d’un jour Qui ne reviendrait plus L’été s’amenuisait Et perdait du terrain Mon esprit défaillait Dans le petit matin Mon esprit dérivait Sans l’ombre d’un espoir Pour ne plus gamberger Le vide s’imposait J’ai tout empaqueté Refermé des histoires A peine commencées Visages transparents Lignes sans avenir Vaines poignées de main Et fausse sympathie Je me suis délestée De l’inutilité Comme des souvenirs Qu’on relègue au grenier septembre 2017

Trève

Image
Dans la lumière apprivoisée se reflétait une mémoire où transpirait le temps.  L’orage s’était tu, la pluie avait cessé. On entendait au loin, s’éteindre peu à peu l’écho de sa colère. Le jour sombrait dans les nuages en un soupir désabusé et la lune tanguait, hésitante et volage, tandis qu’une idée noire s’estompait doucement, laissant place à l’oubli dans la paix retrouvée. septembre 2017

Acte manqué

Image
Entre le concret de mes doigts J’aurais voulu serrer le moindre de mes dires Avant de t’envoyer ce qui me tient à cœur Pour matérialiser cette part de folie De rêve et d’imprévu, cachés à l’intérieur  Mais je t’ai adressé mes paroles déchues Dans un papier froissé que tu n’as jamais lu Il y avait en moi Le meilleur et le pire Il fallait le meilleur pour aborder le pire Il me fallait le pire pour t’offrir le meilleur J’ai préféré ôter la planche de salut Tout en tirant un trait septembre 2017