Isolation

J’ouvre quelques fenêtres sur la rue. Bruits de pas, de voix qui se dérobent, de gens qui se dépêchent. Résonance d’un chant, un cri jeté comme un appel. 
Là-bas, une ombre fuit et s’évapore dans la froide moiteur du petit matin. Cliquetis d’un moment qui s’achève. Une porte se ferme.
Bruits de rires qui grincent, de verrous qui tournent dans le vide. Bruits de larmes cachées dans un mot enfantin.Bruits de tout et de rien. De ce rien surdimensionné où le temps prend appui. Pour ne pas dérailler. Tout à fait.

Là-bas, quelqu’un disparaît. Une fin a claqué. Echos sur le bitume. Juste avant le virage, la tentative de parole et le bruit du silence. Intense.
L’impact sur le cœur.
Je contemple la vitre qui me renvoie l’insupportable vérité d’un paysage éteint.
Là-bas, quelqu’un m’oublie.
Tandis que je subis la violence du vide lorsque je suis ici.
Je boucle les volets pour ne plus rien entendre à l’intérieur de moi.

octobre 2017


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