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Affichage des articles du 2018

Chant d'automne

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Fenêtre ouverte sur le jardin dépouillé, j’écoute le silence étreindre le matin tandis qu’à l’intérieur quelque chose survit dans la moiteur du rêve. Je retiens un sourire, la chaleur d’un endroit Je retiens une main où s’est glissée la mienne Mais je n’ai pas de mots pour l’exprimer à froid, entre deux cafés blêmes. novembre 2018

Intuition

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Au détriment des nuits, de plus en plus profondes, nous avons éclairé ce qui levait en nous. La parole intuitive et le geste fécond, nous étions des rêveurs et voulions protéger cette joie frémissante, lui donner une place en attendant notre heure. C’était un champ doré aux courbes indociles où le soleil dardait comme au premier matin. Le sol était criblé d’étincelles joyeuses, la lumière impulsiv e transcendait la rosée. Nous étions rayonnants, presque surnaturels.  Nous avons écouté cet hymne souverain qui s’échappait du ventre d’un terreau fraternel, venait nous enlacer pour nous porter là-bas. Vers la grande embrasure, ouverte à tous les temps. Pourvu que l’on y croit. Dans un souffle de vie, une bête à bon Dieu respirait la couleur d’une rose indolente. Notre sang bouillonnait et nos peaux exhalaient un parfum de verdure mais nous étions patients. Nous avons attendu le vol des hirondelles, une pluie amicale et l’éclosion du vent sur la même parcelle pour aller récolter

L'angle idéal

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Au cœur du ressenti, la perception des choses varie sensiblement. Le regard est tout autre, le temps se modifie, les priorités changent. Il est des moments rares, traversés d’émotions que l’on ne sait nommer. On ne peut que les vivre. novembre 2018

Déroute

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Je regarde mes mains Tu sais, à l’intérieur Là où s’inscrit l’histoire, du début à la fin Tant de chemins possibles jalonnés d’illusions où je me suis perdue jusqu’à ne plus savoir comment je me nommais. Tout ce vent sur ma route, ce temps non exprimé que j’avais ficelé pour être comme il faut. C’est bien les apparences, on vous fiche la paix. Je regarde mes mains Constate les dégâts, revis des aventures M’arrête à cet endroit Où quelqu’un est venu   Au moment opportun Recoller les morceaux   D’une ligne brisée. novembre 2018

Naufrage

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A l’abri, bien au chaud, je contemple le ciel imbibé de nuages. Il pleut dans la gouttière des mois de retenue dont j‘évite la fougue.   L’automne s’épanouit, rigole et dégouline, inonde les vallées, envahit les ravines, rejaillit sans façon sur mon lopin de terre. Je lui trace un chemin sur la vitre embuée. A l’abri, bien au chaud, j’invente des méandres, des fleuves capricieux au parcours éphém ère Mais le froid se propage, remonte dans mes bras, pénètre mon regard et vient brouiller le jeu.   Il pleut dans la gouttière Et son eau m’éclabousse. novembre 2018

Commémoration

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Le ciel a revêtu son crêpe de saison. Un temps de circonstance, un jour en mauve et gris. Je réprime une toux sous le froid vespéral et revois ces dimanches, assis sur la terrasse. Il me reste aujourd’hui la douleur de l’absence, le tintement d’un rire que je n’entendrai plus. Et le vent chasse au loin les traces de l’enfance comme autant d’illusions à jamais révolues. Les morts ont des visages aux joies impénétrables. novembre 2018

Au bout du compte

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Je suis dans la maison où le silence est d’or. Elle en a tant vécu, nous lui avons tout dit. Sur n’importe quel ton, par n’importe quel temps. Parfois, n’importe comment.  Ne dis rien, ça me plaît, concentre-toi sur l’œuvre. Les murs ont des fêlures qui pourraient nous trahir. Caresse encore ma joue, enlumine ma peau, prenons soin du présent, mets moi du baume au cœur.  Je suis dans la maison où n ous avons connu la force des tempêtes. Le vide et les trous noirs. Les pires aventures. La tourmente et l’envie de ne plus se trouver.  Mais au bout de tes doigts, une passion demeure Pose-les sur ma bouche et nous irons voguer sans craindre les naufrages, les mauvaises rencontres ou les intempéries. Au bout de toi je suis   La question résolue D’une unique requête. novembre 2018

Présence

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J’étais là Avec toi Aux portes de l’azur Et puis avec le temps, les photos ont viré. Sans trop savoir comment, le bleu avait fondu, la grève n’était plus qu’un sombre amas de cendres, nous avions triste mine. Sous un soleil flétri nos rires craquelaient, nos mains s’étaient rompues, nos ombres s’émiettaient et nos désirs vaincus s’estompaient dans le soir. D’un jour décomposé, il reste un négatif où mon regard se perd pour tenter d’inhumer ce qui nous a tant plus. J’entretiens ma mémoire novembre 2018

Errance

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Une douceur aimée s’immisce et nous surprend tandis que tout là-haut, passent les oies sauvages. Mais quel jour sommes-nous, de quel mois, quelle année ? Je traîne dans tes pas, musarde encore un peu et t’invite en balade au soleil de ma vie. Une vague tendresse nous mène à l’endroit où le temps s'est dissolu. Mais quel âge avions-nous quand tout a commencé ? Parfois j’ai l’impression que les saisons s’embrouillent. novembre 2018

Saisons

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L’été ou bien l’hiver Ou les deux à la fois Qu’importe le miroir que la nature me tend Pourvu que je me sente   En phase avec la vie La lune ou le soleil   Ou les deux à la fois Qu’importe le reflet que le ciel me dédie   Pourvu que je m’y voie Même par mauvais temps novembre 2018

Divagation

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Certains soirs de novembre, la nostalgie nous guette. Nous errons en nous-même, empruntons des couloirs bardés de portes closes en espérant trouver une issue favorable.  N’attendons surtout pas que les beaux jours reviennent Mais par où continuer quand le temps rétrécit au fur et à mesure. Promeneurs d’une vie nous portons des images, des goûts et des odeurs, choyons des paysages chargés de ces absences où nous avons aimé plus fort que d’habitude. Certains soirs de novembre, l’ampoule de la lampe résiste jusqu’à l’aube. Le soleil est si pâle qu’on ne sait s’il tiendra le rythme du cadran. Pourtant dans nos regards quelque chose durait. novembre 2018

Eclaircie

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Rompre les habitudes Pour ne pas s’effacer Le ciel et sa tristesse Submergent ma pensée Un rayon disparaît Dans la brume oublieuse Tant de gens sont partis Sans avoir eu le temps D’être ce qu’ils étaient Espoir et contre volte Je saute ces obstacles Que l’on m’a imposé Et glisse un mot d’amour Entre nos destinées Un truc incandescent Qui prend feu dans ta voix Comme un cri salvateur A l’orée du grand Moi Papillon virevolte Je t’envoie une image Où tout peut arriver octobre 2018

Révolte

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On est partis là-bas Sans savoir où c’était Dans la fuite du jour Le vent nous poursuivait Bourrasque échevelée La bise était venue Sans vraiment s’annoncer Mais nous étions vivaces Les arbres s’inclinaient Sifflaient à notre approche Le temps nous emportait Où nous voulions aller Nous étions dans l’élan Ces graines indociles Que rien ne peut freiner Tu paries qu’on pourrait Remonter l’océan Traverser tous ces gens Sans redouter la houle ? octobre 2018

Chaleur

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Le soir était venu et le froid avec lui. Flamboyance du feu, les rideaux s’animaient, nos âmes prenaient vie. Les miroirs estompaient notre mauvaise mine, adoucissaient les angles, faisaient des compromis. Dans la maison d’ici, les murs étaient poreux, accueillaient nos errances sans jugement aucun. Les vases étaient en fleurs, la nuit nous abritait, nous nous sentions humains. octobre 2018

Disparition

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La lune sans iris A dissous les couleurs D’une forêt criarde Est-il encore si tôt   Ou bien est-ce trop tard ? Quelque chose m’échappe Je cherche une lueur Pour étayer ma voix   Les minutes dérivent Au gré d’un temps déchu Où mes projets s’entassent   Le monde vire au gris Et ma vision décline Je perds de la hauteur Deviens moins consistante Les arbres me retiennent Quand mon ombre s’efface octobre 2018

Promesse

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Quand nous nous reverrons Je serai singulière Tu me reconnaîtras dans l’immédiateté Je n’aurai rien sur moi Mis à part le présent Dont j’ignore la texture Au jour où je t’écris Puisqu’il est improbable Encore inexistant Je serai cavalière Sans doutes à semer Et sans à priori Nous n’aurons pas le temps   De créer dans la masse Cet écran improbable Où tout part en fumée Quand nous nous reverrons Oui, je serai sincère Je n'ai pas d'écriture Pour le dire aujourd'hui octobre 2018

Ce qui nous embellit

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Au-delà des marais Où la matière se fige Le sentier continue Traverse les roseaux File sans s’émouvoir Entre les barbelés Ces frontières ourlées De pièges scintillants Je traverse le pré Enjambe la clôture Suspensions éphémères Lampions virevoltants Paroles essentielles J’égrène une amitié Au pluriel attendu Ce qui nous embellit N’est jamais inutile Tu vois le firmament Que tisse l’araignée ? C’est beau tout cet espoir Attendre me grandit Je parie sur demain octobre 2018

Jour sombre

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Une atmosphère de circonstance A modifié le paysage Battements d’ailes étouffés Bruit du temps que l’on froisse Coulée de cendres entre mes doigts L’horloge au sourire édenté Projette un nombre sur le mur Ne dis-rien, c’est trop tard Hiatus et bouche cousue Dans le silence un tremblement   Je perds une heure à la volée Dès maintenant Il fait plus froid As-tu senti cette césure ? octobre 2018

Silence

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Pas de pluie à venir La rivière a vécu Je me suis endormie Le lit s’est asséché Aucun mot ne transpire De ma bouche figée Comment vaincre la soif Le rêve est condamné Je ratisse les feuilles Aussi blanches que nues Tombées de mon clavier Entre l’automne et moi Tout s’est évaporé octobre 2018

Présence

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Sur un chemin perdu dans les hautes futaies L’ombre effleurait mes pas sans jamais me heurter J’ai couru avec elle et franchi des obstacles Enjambé des frontières au risque de tomber Mais je n’avais pas peur L’ombre m’accompagnait sans jamais se briser Octobre 2018

Alliance

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La parole engagée Au fond de mon palais Je tourne sans heurter Les sillons contrefaits Je danse sans voler Je vrille autour du pot En parlant l’étranger Et j'en deviens suspecte Remets-moi ce séjour Où l'on se côtoyait Il me manque des mots Et des correspondances Octobre 2018

Attachement

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L’histoire était ancienne et le présent commun J’ai voulu m’en aller glaner le temps perdu Au cas où le meilleur me serait accordé Mais au dernier moment Je me suis souvenue d’un détail essentiel Tu allais me manquer J’ai laissé mes valises au milieu du jardin Octobre 2018

Quelques jours au Mesopotamia ...

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Eté indien

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Le matin jaillissait, rebondissait gaiement en gouttes irisées. L’hiver semblait si loin dans l’effusion du jour. Même les noirs corbeaux avaient l’air sympathique. Tu sens cette douceur ? C’est un temps idéal pour s’estimer heureux. Quelque chose ruisselle, irradie nos présences, nourrit nos sensations. Tu as vu dans mes yeux ? Il pleut des étincelles. Tant de vie à la fois, on aurait presque pu nager en plein bonheur. octobre 2018

Ici

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Le monde se transforme Au creux d’un battement Une ambiance automnale Les meubles ont bougé Imperceptiblement Quelques papiers s’envolent Comme parole errante Qui s’en va divaguer   Sur le mur d’à côté Vois-tu cette embrasure ?   Un halo convivial   Quelque chose a dévié Irrésistiblement Le monde me transporte Et tout est signifiance octobre 2018

Cliché

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Mèches au vent Je peins ma toile Maison en courant d’air Reflets dans la dorure Du miroir habité  Par un trait de lumière Où la poussière s’entasse octobre 2018

Je suis

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L'écorce et le pollen en traces dissolues  Terrasse parfumée Tilleul et romarin Oiseaux ressuscités Le ciel est suspendu dans l’enclos du jardin Semblant d’éternité, le chemin s’illumine Je suis faite du temps qui lasure mon front Il est bleu sans nuages Je suis faite du vent qui brusque les volets Un vent sec et sans pluie Je suis faite de l’herbe ondoyant au soleil D’un automne exalté Je suis faite de terre, celle où je prends racine Ici même aujourd’hui Je suis faite des jours qui nous ont réunis Sans trop savoir pour quoi Je suis faite de noir et de blanc quelquefois Quand je repeins les murs Je suis faite du temps qui ne reviendra plus Comme lui, elle ou toi Je suis faite de pluie au goût du Pacifique Tu la sens rebondir et jaillir sous tes doigts ? Turquoise et bleu de Chine Je suis faite de neige en période glaciaire Et je monte si haut que j’en attrape froid Je suis faite d’élans et de contradictions Qui suis-exactement ? Je suis faite du grain où l’été s’éternise Tu sais,

Brumes

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Ma perception du temps s’altère au fil des jours Par manque de lumière et de discernement Les mots ricochent et disparaissent Avant de faire le tour De la question suprême Qu’est-ce que je n’ai pas dit Qu’ai-je mal énoncé ? Vivace délétère Sur une terre instable aux teintes barbouillées Où ai-je donc échoué ?   Avant d’avoir atteint le fond de ma pensée   Avant d’avoir touché la vraie fibre sensible Avant d’avoir donné du sens à mon propos Trop de choses à décrire Je ne sais plus très bien par quel bout continuer Dans ce vaste fatras saturé d’émotions Je me suis désaxée de mon idée première Reprenons du début   J’ai omis l’essentiel octobre 2018

EXPOSITION ...

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Du 01 au 17 novembre, une vingtaine de mes collages seront exposés au restaurant "Le Mesopotamia", 109 rue de Belleville à Paris Du lundi au samedi de 10h à 15h30 et de 19h à 23h30

A bout de course

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Quand j’aurai tout donné   Mon âme volatile   Insaisissable et floue, imprimée par hasard Sur des idées tenaces A force d’écriture, de paroles en l’air   Et de mots tatoués à l’encre indivisible Viendra interroger L’intimité des sens où je m’étais perdue Avant de te connaître Serais-tu un refuge ?   Alimente le feu Il faisait froid hier octobre 2018

Concordance

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Le jour avait traîné plus loin que d’habitude. Les dernières lueurs irriguaient ce moment dont on avait rêvé sans pouvoir le nommer. Avant qu’il ne survienne, fluide et sans vanité. Rien que nous sous le ciel, aussi vrais que nature.   Ce fut à cet endroit que nous avons atteint la justesse des choses. Ici, précisément. Sans l’avoir décidé, nous étions concordants. octobre 2018