Correspondance



Je jette quelques mots sans attendre un retour. Papillons éphémères au peu de conséquences. Le souffle de l’oubli les emporte plus loin. Valse des sentiments et rigueur de l’hiver, j’invente un pas léger pour dérider mon corps. Un rayon de soleil me rattrape en chemin.
Je rédige une lettre à la lueur du jour.
Rien n’est plus démuni qu’un être sans reflet. Je contemple le mien. Je pense à ce qui est et non à ce qui fut. C’est déjà bien assez pour te parler de moi. Je me fie au réel, je me confie au temps qui détient ma présence. Je me fie à l’instinct.

Je t’écris un roman à la sueur du front. La lumière a fondu. Qui étais-tu, déjà ? Je ne vois plus très bien. 
Je décrypte une image dont les traits sont brouillés. Ma mémoire est confuse et nos vies fragmentées ne sont que souvenirs ou pages déchirées.
Je crée un personnage au regard familier. Je lui donne ton nom et je me sens moins seule. 
La nuit peut arriver. J’alimente une flamme et conjugue au présent ce besoin de t’aimer.

janvier 2018


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