Période glaciaire

Le froid nous encerclait, nos larmes étaient figées. La nuit avait laissé des trous dans nos mémoires. 
Sous la plainte du jour, un astre s’est éteint.
Calme plat dans la plaine. 
Nos bras ne savaient plus imaginer l’étreinte. Nos regards pétrifiés fixaient dans le lointain un impossible amour.

Nous étions deux statues à la saveur de sel. Deux ombres immobiles près d’un étang gelé. Les derniers reliquats d’un chagrin consommé. Par-delà les roseaux, la vie nous dédaignait. Nos cœurs étaient absents sous la paroi de pierre. 

Quelque chose a frémi au creux de ton épaule. Mais tu n’as pas cillé. Ce n’était que le vent qui venait t’embrasser.
Je me suis souvenue d’avoir été pour toi ce souffle élémentaire.

A la morte la fontaine, je n’irai plus pleurer.

février 2018



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