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Affichage des articles du 2016

Même après le déluge

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Même après le déluge , nos mots resteront là, gravés dans nos mémoires. Même après l’incendie, nos cendres contiendront une nuance à part. Même après le silence, nos voix pourront trouver une tonalité. Même après l’avalanche, nos corps émergeront dans la blancheur suprême. Même après l’évidence, nous saurons emprunter les chemins du hasard. Même après la tourmente, nos deux mains réunies au-delà des tempêtes. Même après l’ignorance, nos vérités communes, nos claires évidences. Même après la marée, nos pas illimités sur le sable mouillé. Nos ombres partagées. Même après la tombée d’une nuit sans merci. Mêm e après le mépris, je serai singulière. La peau que tu chéris. Ton unique matière. novembre 2016

Voyage

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Droit devant moi une éclaircie Le ciel dénué de tout soupçon  Un bleu qui manquait à la vie La teinte d’un regard Et l’envol d’un oiseau Dans l’horizon qui se dessine Un début d’accalmie Une ode à l’existence Une envie d’aller vers Là-bas dans un iris Un voyage à refaire La traînée blanche d’un soupir Et le temps à l’envers novembre 2016

Ce temps qui nous unit

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Pour le temps qui nous lie, je ferai des miracles. Je me dénuderai de mes contradictions. Me débarrasserai de mes appréhensions. Je sourirai aux heures dans un espace unifié. Je te dirai des mots dépourvus de rancœur. J’allégerai tes peurs et te délivrerai du silence oppressant en abattant les murs de l’incompréhension. J’aplanirai le sol et ferai de nos vies un parcours apaisant.  Pour le temps q ui demeure entre nos idéaux, je saurai prolonger le cours de notre intimité. Armés de nos faiblesses, nous irons sans mentir tout au bout de nous-même. Escortés par nos meilleurs moments. En nous, nos plus beaux sentiments. Nos richesses intérieures. Nous irons tous les deux chercher un dénouement. Et même un peu plus loin si tu le voulais bien. Traverser le bleu de la rivière jusqu'à l’autre côté. Effleurer l’infini et croire au paradis. Une rive étoilée pour nos âmes mêlées. novembre 2016

Je voudrais ...

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Je voudrais tes deux mains pour apaiser mes doutes. Ecarter la froideur qui s’installe entre nous. Mon amour est en friches. Les champs déshabillés, ma pensée dévastée, les arbres sans mémoire. Je m’agrippe à la vie pour ne pas succomber parmi les feuilles mortes. Cadavres dérisoires.  Je voudrais tes deux bras pour me vêtir encore de quelques certitudes. Me réchauffer un peu. Particules de toi. L ’atome du comment au revers de tes doigts. A la faveur d’une attention.  L’étrange rêve que je fais. Le couchant d’un soleil où je te reverrai.  Parle-moi de l’écho quand il est sans nuages. Raconte-moi ces mots que tu as retenus. Ceux qui font chaud au cœur et scellent nos regards. La promesse espérée quand on croit tout perdu.  Car entre nous tu vois, il n’est jamais trop tard. novembre 2016

Brume

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Je ne possède rien face au vent qui tournoie. Il balaie sans relâche les débris dérisoires d’une morte saison. D’horizon, nulle trace. La brume impénétrable masque le pas suivant. La blancheur d’une page sans avant ni après. La densité du temps face au matin naissant. Ni lune ni soleil pour éclairer la vie. Opacité de la matière. Comme une pesanteur, une pierre sur le cœur. Une peine intérieure.  Mon regard est cerné par le néant feutré.  Je ne possède rien sous le ciel de novembre. Je ne suis que mystère. Insondables ornières. L’épaisseur du silence assourdit l’existence. Pas même la présence d’une ombre solitaire. Je m’enfonce un peu plus dans les limbes de l’oubli. Bientôt je serai introuvable. Une larme de pluie, happée par le brouillard.  Mais la vie continue. Là-bas, une cloche résonne. Dans l’accord consenti d’un moment qui s’écrit ailleurs. novembre 2016

Hors chants/Le temps

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Le temps parle pour nous. Cherche en toi ma présence. Trouve en moi l’équilibre pour exprimer ce qui nous lie. Nos pierres à l’édifice. Nos routes parallèles et nos pays communs. Nos jeunesses mêlées, nos rides conjuguées, nos mémoires croisées. La symétrie de nos regards, l’attraction de nos mains, l’écriture de nos corps, la ligne de nos vies, le feu de notre union, l’infini de nos mots, l’étendue de nos cœurs, l’empreinte de nos pas, l’embrasée de l’amour, l’ascension de n os jours, l’écume du désir, la force de l’élan, la saveur de nos lèvres, le parfum de nos souffles, les éclats de nos rires, la gaieté de nos larmes, le chant de notre amour, la vague du plaisir et le sel de nos peaux, la sueur de nos fronts, l’entente de nos voix, la faim de nos espoirs, l’effusion de l’espace, un continent à part, une poésie nue, la montée d’une sève, l’immensité de nos victoires et nos paix intérieures. Une grâce en plein ciel, un aboutissement. Le parcours de nos nuits, le dessin de nos ac

Aquarelle

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Je me souviens si bien De ces petits matins Où le rose du ciel  Se répandait au loin Comme un heureux présage Aux teintes accordées Comme un souffle de vie Un air de liberté L’herbe sous mes pieds nus Le front dans les nuages Et le regard au vent La caresse du jour Qui peint son aquarelle Emouvante clarté Au milieu du jardin Une note s’élève Le bonheur esquissé Dans l’ocre d’un rayon Le frais de la rosée Sur mon premier frisson Le monde se réveille Il suffit de si peu L'aube réinventée Le pur à ma portée Et la beauté ruisselle novembre 2016

Hors chants/Hivernales

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Les arbres effeuillés, le jardin sous la pluie, la toile dé nudée, une harmonie de gris s’étale à l’infini. Nostalgie de l’hier, l’été enseveli à quelques pieds sous terre. L’exubérance de nos jours s’éloigne peu à peu. Comme une fête qui s’achève. Et le timbre aimé d’une voix s’évanouit doucement. Le glissement des pas sur le pavé. Légers. Un rire contenu. L’enlacement de deux corps noués par le hasard. La courbe d’une hanche. La caresse possible. La mélodie du temps cherche  les bons accords. Un regard indolent et le geste esquissé. Le divin de la vie dans le doux aparté.  Si on savait parfois arrêter de bouger. Profiter d’un moment qui ne reviendra plus. S’arrimer à l’été. Et je te convierai à la fête éternelle, aux agapes profanes, à la danse charnelle. Je rejouerai la scène. Dénuée d’amertume. Tu me reconnaîtras, je serai sans regrets.  Les arbres dénudés, le jardin sans secret, la toile déchirée, une lumière s’éteint. Le gris devient profond. Un espoir inutile. Un souve

Quand le soir planera

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Quand le soir planera J’irai pêcher la lune Dans l’étang bleu du ciel Je mettrai des étoiles Au fond de tes prunelles Et puis je franchirai L’étendue de nos mots Pas encore prononcés Le silence à t’écrire Et ses petits secrets L’ombre à déshabiller Au bord du crépuscule La brume à pénétrer Le frisson à décrire Des nuages de rêves Des bouquets d’émotions Des poèmes à te dire Je le ferai tu vois Sans autre condition Que de pouvoir toucher Le fond de ta pensée Et faire éclore en toi Nos quatre vérités novembre 2016

Hors chants/Une musique

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Il me faudrait une musique. Une fuite subtile aux notes rassemblées. Les sillons de mon cœur gardent au chaud leur semence. Grains de vie, petites poésies près du lac incendiaire où les feuilles roussies attendent le bon vent pour achever leur vie. Il me faudrait l’épaisseur de l’écorce pour avoir le courage de vaincre les tempêtes. Mauvaises pluies qui s’introduisent et martèlent mon crâne. Gouttes amères, je m’égare pour déborder de tout mon soûl. La teinte des buissons ra vive mes cheveux. Oriflamme automnal et mes rêves s’emmêlent dans le vent capricieux. La colline se perd dans le brun de mes yeux. L’illusion de mon rêve forge des vérités.  Il me faudrait une musique. Pour respirer encore. Enjoliver mes flétrissures. Cueillir la grappe de fruits mûrs avant les premiers givres. Avant la triste neige. Retarder l’avalanche en croquant dans la chair. Fouiller les combles du présent, la moelle de mes os pénétrée par la vie. Mon cœur est l’ostensoir aux multiples rayons. Regarde qui

Hors chants/Au-devant

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Au-devant, les jours blêmes. J’ai retenu le ciel entre mes mailles. Encore un peu du bout des doigts, toucher le temps qui s’évapore. Le monde est beaucoup trop petit à l’intérieur de la maison. Et dehors, ma coquille est si frêle face aux intempéries. Quel est le mal que l’on me veut, quel est le bien que l’on me fait ? Quel est le beau que l’on me souhaite, quel est le pire qui me guette ? Au-dessus, ta présence aiguise ma conscience. Et dans l’ombre de toi, mes nuits seront fatales. Au-dedans, une fièvre. Comme une intempérance. Un excès de vitesse. Un choc inévitable. Une glace fendue. Je ramasse à la pelle les débris malheureux d’une quête éphémère. Et parfois je m’y perds. Et souvent je me blesse. Ma lame incandescente. Mon excès de lumière. Au-dessous, la distance qui sépare nos pas. novembre 2016

Les bords de mer

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J’aime les bords de mer Quand la vague s’achève Pour renaître plus loin Une voix qui s’élève Dans le remous du temps Un éternel refrain Là-bas un goéland Qui joue avec le vent Dans ma poche aux trésors Un bout de bois flotté Le blanc d’un coquillage Et du verre émoussé Les algues odorantes Sont comme des cheveux De sirène égarée Tandis que les hauts mâts Dessinent dans le soir Un horizon serein Dénué d’amertume Quelque part au lointain Une île dans la brume Des nuages à fleur d’eau Et la roche irisée Brille dans l’infini Une vague respire Et l’écho de son souffle N’est qu’écume bleutée Tant de choses à décrire De détails innommés La beauté qui palpite La fluidité d’un rêve La lumière sur mon front Dans le soleil couchant S’étendre sur la grève S’imprégner du moment Laisser glisser le sable Sur mes rêves mouvants novembre 2016

Hors chants/Un vide

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Ils ont quitté la scène. Première neige au milieu du décor. Ils ont laissé le temps partir à l’abandon. Des chaises vides arpentent le plancher. Une table et deux verres. Une lampe allumée. Les restes d’un repas à peine consommé. Des cendres sur le sol. Un foulard égaré. Quelques lettres écrites, des mots éparpillés. Le chat sur le fauteuil. Un amour griffonné. Ils ont quitté l’espace qui leur était dédié. Acteurs involontaires d’une pièce inachevée. Premier froid qui s’insta lle. Silence à couper au couteau. Au beau milieu d’une tirade, ils se sont envolés. Sans avoir su se dire ce qui comptait vraiment. Un vide inexpliqué. Tout le monde attendait un heureux dénouement. Un projecteur s’éteint. Et la neige envahit les dernières illusions. Au premier rang, une femme frissonne. Emotion dans la salle. Rideau noir. Le trouble devient palpable. L’obscur inexcusable. Ils ont quitté la scène. Et dans un grand silence, le public a pleuré. novembre 2016

Hors chants /D'où je viens

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Je ne sais d’où je viens ni vraiment qui je suis. Mais j’ai le souvenir de venir de très loin. L’origine du temps s’est perdue quelque part dans ma chair. Femme aux mille soleils, les cieux m’ont accordé le bonheur à outrance. Dans le clair d’un regard, je me suis retrouvée. La douceur d’un rivage dès le chant de l’aurore. Le temps n’avait pas d’âge et mes mains sans histoire déplaçaient les montagnes. La volupté des jours jalonnait mon parcours. J’en recueillais le sens. A  la lumière d’une flamme qui jamais ne s’éteint. Les poèmes sont vastes quand on y met du cœur. Et dans l’ombre des livres, palpitent des possibles, des terres sans entraves, des bonheurs sans limites.  Je ne sais d’où je viens ni vraiment où je vais. Dans le vrai d’un sourire, je me suis racontée. A la fleur ébauchée, je me suis confiée. Au vent impétueux, j’ai livré mes pensées. A l‘homme qui passait, j’ai dédié mon amour. Au temps qui me narguait, j’ai donné ma personne. novembre 2016

L'essentiel

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Sous la voûte du temps Approcher l’essentiel Mesurer l’infini Dans le vol d’un oiseau Qui s’en va retrouver L’ivresse des beaux jours Dans l’arrondi du ciel Libérer la jeunesse De ses premiers printemps Retrouver la primeur D'un nouveau sentiment Dévorer sans compter La vie à pleines dents Dépasser le courant Des choses inutiles Aller vers l’horizon Là où tout est possible Effleurer la lumière Dans la fuite du vent L’amour donne des ailes A ceux qui ont vingt ans novembre 2016

Champêtre

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Au creux de sa prunelle, la splendeur des beaux jours. Comme une protection contre l’oubli. Dans le ciel de novembre, le blason immortel d’une œuvre inachevée. Un pansement contre le vide. Son regard se projette. Un trou bleu dans la vie. Les soupirs vont s’étendre jusqu’à cet infini. Un visage connu, un soleil agrandi, une ode au disparu. Quelque part, l’espérance d’une fidélité. Face aux vastes conquêtes, les neiges sont bien loin. Mais les monts éternels balbutient un secr et. Un chant surgi d’ailleurs. L’existence d’un temps où luisait la lumière. Sa robe aux mille odeurs traversait l’étendue d’un rêve approprié. Quand l’amour prolifère. La dorure du blé s’imagine dans l’incandescence d’un rayon. Les premières nichées et les sillons tracés. La gorge pleine d’intentions. Sauvages étaient les roses. L’audace était permise. Et dans le paysage, une dentelle blanche. La brise était jalouse. L’humeur était joyeuse.  Sur le chemin, l’évanescence d’une frêle douceur. Les choses les plu

Oublie-moi

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Oublie-moi, je ne suis Qu’un soupir égaré Une langue perdue Erodée par le temps Une vague notion Qui n’a plus tout son sens Un être sans regard Un prénom sans histoire Qui aurait disparu De ton calendrier Une âme sans mémoire Sortie de ton passé Une glace sans tain Une ombre dérisoire Sans signification Poussière d’existence Un souvenir ancien Qui flotte encore un peu Au bord de ta conscience Avant de s’en aller Mourir un peu plus loin novembre 2016

Instant

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La puissance d’un leurre Au beau milieu d’un champ De fleurs Tes bras frais en bouquet La caresse d’un jour Les ébats d’une abeille Frivole L’extrême d’un pétale Le doux d’une poitrine La course d’un élan Ta parole Ivoirine Même le vent S’abreuve à ta bouche Le ciel frémit La corolle est suprême Et l’abeille tournoie S’approprie des secrets Aux confins de ta peau Le verbe et le pollen Le possible des songes novembre 2016

Hors chants/Novembre

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Novembre en devenir sous un soleil radieux. Une envie de paresse miroite sur mon âme. Rêveuse. Les ombres raccourcissent et mon corps s’agrandit. Une flamme revit. La fonte d’un glacier dans mon regard d’enfant. Errements d’un torrent dans le bleu du printemps. Les morts peuvent dormir. Et la terre s’accomplir. Les nuits seront plus gaies. Ma plume frôle l’ange. Le duvet de mes mots recouvre ta dé sespérance. Sois l’audace incarnée comme un porte-flambeau à la face de Dieu. Ton sourd murmure deviendra évidence. Car hors de ta conscience, il existe des mots qui veulent signifier une autre vérité. Frissonne encore un peu, le vide a tressailli. Ton sourire est un monde où puiser l’innocence. Mes mots se constellent d’étoiles. Dans l’onde, une apogée. Sublime embrasement. Une fête éternelle, un rite permanent. Je te nomme et les fées bénissent ton berceau. De mon amour sans fond, naîtra le paradis. novembre 2016

Hors chants/Eveil

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L’infime se déploie dans la phosphorescence d’une aurore ébauchée. Une traînée de ciel suggère des possibles tandis qu’un chant secret irrigue la vallée. Plus loin sur le coteau, le raisin a mûri. La vie ruisselle, une larme grandit. Une joie intérieure. Une peine vaincue et la source jaillit. Une résurrection, un bonheur accessible. La claire appréhension du temps qui se dessine. Au-delà de toute imagination. Le saisissement de soi comme une apothéose. L’ascension du présent, puissant et mortel à la fois. L’herbe grandit, la rumeur s’amplifie et la nuit s’évapore. Sans aucune équivoque. Rien ne s’oppose à l’éclatement du jour.  Dans la lenteur du vent, un oiseau prophétise. novembre 2016

Nos rêves

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Nos rêves dans les mains Les limites s’effacent Un sentiment nouveau Cogne sous la poitrine Dans la quête du vent Les nuages poursuivent Un voyage sans but Si ce n’est de flotter Toujours un peu plus loin L’horizon s’est perdu Dans le creux d’un matin Nous suivons le sentier Qui va jusqu’au rivage Nos rêves par milliers Pour nous accompagner Sans aucune contrainte Un air de liberté S’immisce dans nos mots Et les rend plus légers Mouvement des marées Le sablier du temps S’accorde à nos élans Réinventer le jour Et suivre l’oiseau blanc L’aurore a des couleurs Qu’on ne voit qu’une fois novembre 2016

Toussaint

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Pourriture annoncée Sous les larmes de pluie Reliquats du passé Résultat de l’automne Et deuil inconsolé Bienvenus chrysanthèmes Et visages crêpés Un océan de peine Mon regard a pleuré Sous l’étoffe ondulée Autour de moi flottait Le parfum de l’éther Le marbre était glacé Et le monde en sursis Les orgues ont chanté Je me suis secouée Le ciel a respiré Le grand arbre a frémi Le brouillard s’est levé Revenir à la vie Je m’en vais balayer Quand je ramasserai Ces feuilles entassées Qui encombrent ma porte Je me sentirai mieux Peut-être plus légère Peut-être un peu moins morte octobre 2016

Hors chants/Les brumes matinales

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Les brumes matinales apaisent le regard. Le temps s’est resserré, l’horizon se rapproche et l’abîme est comblé. L’oiseau respire, la feuille vrille. Son unique échappée dans le blanc de l’automne. Une page s’écrit. L’arbre s’ébroue. A peine un froissement. La mousse est sa mémoire. Les jours éparpillés flétrissent sous mes pieds. Une branche griffonne un poème en suspens. J’attends. Une éclaircie , un dénouement.  La fougère a flambé sous l’effet de novembre. Le chemin disparaît dans les limbes du temps. Je suis partout et nulle part à la fois. L’oiseau m’effleure de son aile. Relents de terre, petite bruine. Solitude du banc de pierre. Les amants sont ailleurs. Là-bas, d’autres voyages, des soleils de minuit et des lunes en plein jour. D’autres mots à écrire et d’autres circonstances. Un ciel comme en été. Là-bas, ils sont allés poursuivre un idéal. Inventer la lumière, la brume s’évanouit. Je rêve sous la pluie. Sur le banc déserté, une goutte est tombée. L’oiseau respire, la feu

L'invisible

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Offre-moi cette chose Qui habite ton cœur Cette part invisible A l’œil indifférent Et qui pourtant te rend Tellement plus humain J’aimerais me poser Sur ta face cachée Prélever en secret Deux ou trois vérités De celles qui contiennent Le simple et l’essentiel Et je pourrai peut-être Apprendre qui tu es octobre 2016

Toi

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C’est toi que je voulais Pour apaiser le vent Allumer les étoiles Dérider l’océan De toi dont je rêvais Tandis que je mettais Du blanc sur les nuages C’est toi que j’attendais Visiteur de mes nuits Pour écrire un roman Accumuler des pages Et rompre mon ennui A toi que je donnais Le gage d’un amour Sans avoir à te dire Que c’était pour toujours Le temps se désagrège Et le soir oblitère Ce qu’on croyait précieux Je colle un idéal Je peins le ciel en bleu Agrémenter la toile Rêver encore un peu Aujourd’hui dans nos mains L’avenir incertain Mais si rien n’est acquis Je crois toujours en toi En regardant passer L’automne de ma vie octobre 2016

Hors chants/L'accessible

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Je me voudrais tranquille et sans nulle requête. Pour accueillir en moi l’épaisseur du silence. Tracer d’autres sillons sous un soleil clément. Retrouver l’innocence du tout premier instant. M’évader des contraintes, gagner en transparence. Et les paumes ouvertes, conjuguer le présent. Recueillir l’essentiel, fouler l’herbe sauvage, effleurer l’arc-en-ciel, effacer les nuages. A l’oreille tendue,  je saurai me confier. Sous la caresse nue, je m’illuminerai. L’amour transformera les traits de mon visage. A l’homme parvenu dans mon champ de vision, je saurai me donner et laisser libre cours à l’imagination. Sous mon front, des possibles et des terrains d’entente. Je défais les verrous et rentre mes défenses. Au rire bienveillant, je me donne à loisir, j’accorde mes errances, ouvre mes paysages. Je ne demande rien. Mes yeux sont des offrandes où luisent des bonheurs. Sur ma peau, l’inconnu des routes non tracées. Les mystères des plages encore inhabitées. Les aurores des jours au rose

De quel côté du coeur

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De quel côté du cœur M’as-tu fait une place ? Du côté de l’oubli Ou bien ai-je une chance D’être encore là demain Crois-tu que je tiendrai Malgré le temps qui passe ? Je voudrais me trouver A l’endroit du bonheur Pour évoquer en toi Les beautés de la vie Le vent et les oiseaux Le parfum de la terre Qui monte après la pluie La couleur de mes yeux Les éclats de mes rires Le doux qui nous unit Dans le soleil d’automne Et ma main dans la tienne Je saurai t’entraîner Encore un peu plus loin Ensemble nous irons Poursuivre le chemin octobre 2016

Hors chants/Flambée

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C’est comme un soir d’automne où le feu s’éternise. Une odeur de châtaignes et de bois consumé. Une note paisible et des mots assemblés. Un discours ébauché. La flamme se ravive, un espace se crée. Nous pouvons nous parler sans craindre les tempêtes. Les plaies sont refermées et les vitres sont closes. Les volets attachés. La pluie peut bien cogner, le feu métamorphose le cours de nos idées. Aujou rd’hui tu veux croire et je crois avec toi. Un rêve, une évasion. J’en ai besoin, tu sais. Un trop plein d’émotions. Car quelquefois le monde semble si étroit. Aucune perspective. Un semblant de raison pour paraître conforme. Du jour au lendemain, me fondre dans la norme. Oublier les vertiges, les fièvres passionnées. Nomade sans repos, je me suis désistée. N’être plus que moi-même, l’étincelle a brillé. Me frotter à l’espace. Complice et sans naufrages. Serein et enthousiaste. Semblant de vérité. Innocence verbale, je t’offre un nouveau mot. Venu de nulle part. Un mot réinventé, une plag

Hors chants/Les nuits verticales

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Dans mes nuits verticales, je cours après des rêves qui hantent le plafond. Impossible sommeil. Mes yeux sont des fenêtres ouvertes sur le vent. La lune se répand, impassible et blafarde. En sourdine le temps creuse chaque seconde. Sous mon front, la tempête. J’accuse le moment. L’heure est un trou béant où mes pensées s’égarent. Les souvenirs abondent. Les nuages sont lourds de signification. Des  fantômes me guettent. Leurs manteaux de misère traînent dans la poussière. Je crains cette invasion. Mais je marche à l’envers, je vais à reculons. Au plus noir de la nuit, je me laisse happer. Je ne maîtrise plus mon imagination. Le flot de mes idées m’entraîne à un endroit que je connais si bien. Mon cœur bat la chamade et l’aube est encore loin. Je me laisse porter jusqu’à ce point précis où je vais te trouver. Quand ton ombre apparaît, les orgues se déchaînent, je m’abandonne enfin. octobre 2016

Hors chants/Septième ciel

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J’écrirai dans tes yeux la quête de moi-même. Pour irradier les jours qui m’attendent devant. Je prendrai dans tes mains l’encre bleue volubile pour en faire un roman. Je descendrai le fleuve à l’onde si tranquille pour m’arrimer à toi. Je me verrai venir jusqu’à cette embrasure où l’intime se crée et j’ouvrirai tes bras. Comme une invitation au plus beau des voyages. Je lâcherai mes mots, ma bouc he te dira. Un baiser s’oubliera entre deux émotions. Je tournerai les pages, j’agrandirai ton lit pour y trouver ma place. Mon souffle te suivra, la nuit sera sublime. Nous humerons la vie. Et l’odeur de l’amour imprégnera ta chair. Mon encre deviendra capiteuse et sensuelle.  J’écrirai dans tes yeux ce lien qui nous unit. Nous monterons ensemble les marches du palais. Nous courberons le temps, toucherons les nuages. Je t’offrirai la clé qui mène à l’éternel. Au pur, au sans limites. Et nous irons tous deux jusqu’au septième ciel. octobre 2016

Hors chants/Dans le courant

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Quand la journée m’entraîne à grandes enjambées, je m’attache au présent et ralentis le pas. J’accorde à la poussière le temps de se poser. Apprendre à regarder. Vaincre les apparences. Je donne à la lumière une autre vérité. Figer ce qui s’enfuit et dévie du regard pour aller exister toujours un peu plus loin. Là-bas, un peu plus tard. Une longueur d’avance, un sentiment de trop, une course inuti le. Réprimer l’intervalle, diminuer la distance. Pourquoi anticiper alors que l’essentiel est à portée de vue. L’horizon me retient. Revenir à l’instant. Essuyer la poussière d’un geste de la main. J’inspire et m'approprie la beauté du moment. Apaiser le courant, l’inextinguible vent qui souffle et se répand. Je ne veux plus bouger, simplement respirer. Je ne veux plus penser. Etre et avoir été. Se contenter d’aimer. La moindre des présences. Apprendre à écouter dans le plus grand respect. L’éclosion du silence. L’infime dénouement. Ma seconde tracée, mon intime richesse et mon ultime pi

Hors chants/Nouveau jour

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J’aborde un nouveau jour en ouvrant les volets. J’engloutis cet espace qui s’ouvre à la lumière. La romance du vent tinte dans la maison. Une idée me revient. S’accroche à ma mémoire. Hante le quotidien. Je secoue mes cheveux dans un dernier frisson. La vague noctambule reflue un peu plus loin. Je chasse le vécu, je brade mon passé, j’évacue mes chagrins. Fenêtre sur le temps, à travers la vallée  coule encore la rivière. Brisure d’un instant. Je chasse une poussière, une entrave au présent, une vague de trop, un mauvais élément. Une larme de trop. Je vais un peu plus loin. Matin entre mes doigts. Si frêle et si fragile, une feuille tournoie. Indicible beauté, je m’offre au temps présent. Ma place est là tout près, dans l’onde bienfaisante aux reflets irisés. Derrière le tournant, scintille la rivière. Je trace ma présence, j’effleure le galet qui raconte une histoire et j’invente la mienne, l’aube à peine ébauchée. Tout est à recréer. Les intentions qui touchent, les mots qu’on n’a

Hors chants/Nuit de Chine

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Quand la nuit s’offre à moi, je vais à sa rencontre sans craindre l’inconnu. La forêt de mes rêves murmure une impatience. Elle attendait mes pas pour nourrir ma conscience, pénétrer mon sommeil et apporter du sens. Un ciel attentionné étale sa douceur. Un bleu de porcelaine aux sombres profondeurs. La lune était de chine et mon peignoir de soie. L’attribut d’un moment. Il sentait bon le temps qui  n’appartient qu’à moi. Une délicatesse aux pouvoirs bienfaisants. Des cerisiers en fleurs tapissent mon regard. Le rose d’un pétale sur l’ambre de ma peau. Tout à fait entre nous, je me vêts de langueur. D’un soupçon de jasmin, d’une paix intérieure. Et glissent mes chimères et voguent mes galères.  Quand la nuit s’offre à moi, j’aime la pénétrer, connaître ses audaces. Le parfum de Shanghai, les amants papillons qui viennent s’abreuver tout juste à la lisière. Flux et reflux du temps. Je m’inscris dans la pierre et tisse un nouveau fil pour avancer ma toile. La forêt de mes rêves abreuv

Hors chants/Il était une fois

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La vie commençait là. Tout au bord d’une page où l’encre avait déteint. Ou bien c’était le ciel, ou bien alors tes yeux, je ne sais plus très bien. J’ai capté ta présence et je n’ai plus bougé. L’automne s’égayait, les arbres rougissaient. J’aimais leur indécence. Le vide était si plein, la récolte fut riche. Et le foin abondait. J’ai eu tant à te dire durant tout un été. Les greniers exultaient.  Mon amour foisonnait. L’hiver est arrivé. Le gel a éclaté deux ou trois vérités. Je récolte la vigne des mots sans importance. J’exprime un trait d’esprit qui ricoche et s’enfuit. Je cueille une incidence. Je retiens de mes mains les idées qui m’importent. J’invente un peu, je sais. Des vers qui n’ont pas lieu. Demeures incomprises. Dévidoirs des secrets. Des lignes qui peut-être, n’existeront jamais. Mais ça me réconforte. De penser que là-bas, à l’endroit de mes rêves, nulle censure des mots. Je suis allée plus loin. Là où j’ai pu écrire, sans retenir mes doigts. Je vais te raconter ce

Hors chants/Un jour

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Une fois détachée de tout, l’automne me racontera ce que je n’ai su entrevoir. Désarmante simplicité si difficile à rencontrer. Quand l’arbre dénudé hantera la fougère, j’irai me concentrer sur l’infime éphémère. Le détail accompli qui passe inaperçu. L’invisible essentiel. Car grande est l’étendue d’un regard accordé quand il sait se frotter aux touches de la vie. La beauté ordinaire, ce qui va m ’emporter, la course d’un chevreuil, la courbe d’un nuage, le rouge d’une feuille, ce qui va me grandir. Ce qui va m’accomplir. Ce qui va appuyer sur ma corde sensible. Pulsion du temps sur la paupière. Un battement dans la fougère. Le bruit de la forêt quand crissent les châtaignes. Le piquant sur les doigts, le présent qui se crée. Le goût de la poussière. Je deviens accessible au moindre courant d’air. Je ne suis que pollen. Un rêve en devenir, une danse légère. Et ce vent qui m’enlève avant de m’accrocher sur un carré de terre. Un jour je pousserai. Un jour je deviendrai un grand arbre h

Pensée

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Tu vois, j’emmagasine Ces secondes furtives Menant à la beauté Je divague au grand jour Quand le temps le permet La terre est une toile Que j’aime contempler Je glane et te confie Le tendre et le secret Entre deux rêveries La portion d’un moment Où j’ai pensé à toi octobre 2016

Hors chants/Une âme

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Une âme désertée caresse d’une main, un souvenir ancien. Son lit est un radeau, ballotté par les flots où personne ne vient. Solitude arrimée au tréfonds de son corps, la bouche délaissée, la gorge desséchée, sa voix est sans issue. Redoutable silence et paroles déchues. Le miroir est sans tain. Il ne sait révéler que des grains de poussière, une image gommée, un visage sans traits.  Une âme aband onnée s’habitue à l’absence. Au manque de lumière. Ses pas désaccordés côtoient l’indifférence. Ses nuits sont des trous noirs, des gouffres d’amertume ou des plaines arides. Et le froid s’insinue entre les quatre murs. Le grand vent s’évertue à chasser la moindre conséquence. L’oubli comme rempart. Ne plus rien ressentir. Surtout ne pas faiblir.  Une âme sans histoire vient traîner quelquefois dans le courant obscur de ton imaginaire. L’as-tu donc inventée ? Tu te souviens à peine. D’une bouche sans nom, gourmande et éphémère. Charnue et carnassière. Du plaisir et des sens. Un acte con

Hors chants/Le bruit de l'océan

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Nos corps enchevêtrés gisaient dans la lumière. Dans la chambre nos souffles s’accordaient au silence. On aurait entendu une mouche voler. Sur le mur la pendule s’obstinait à compter. Tic-tac, la nuit se modelait, le temps se reprenait sur la courbe tranquille d’une heure en devenir. Nous étions dans l’après. Quand la vague a grandi et nous refoule au loin, épuisés de bonheur. La glaise de nos jou rs imprégnée de sueur, le lit de notre amour où ta main me retient, mon corps abandonné, ta peau comme un écrin. En moi ton abondance, sur moi ta vérité. J’étais ce monde à part où tu jetais ton ancre. C’est là que tu déjouas le rythme de nos vies. Tu chevauchais le vent, j’étais un océan. Maintenant je reviens sur la plage tranquille. Je rêve dans un coin. Dérive et me souviens. Du beau de ta présence. Ce fut un champ de paix, un chant de liberté. Un cri à l’unisson. Les aiguilles en joie martelaient la cadence. En moi cette jouissance, le matin s’allumait. Ta pensée m’a suivie, ta main n’a