Le goût du froid

Je suis par la fenêtre un vol d’ombres sauvages
Elles vont sans aucun doute rechercher le soleil
J’ai froid derrière la vitre
La vapeur dégouline sur le carreau brisé
Où je trace un sillon avec mon doigt gelé

Un goût désagréable sur la pulpe mouillée
Je retrouve l’empreinte d’une saveur ancienne
Langue contre le verre, papilles dilatées
Chaud et froid qui s’enchaînent
Sous mon palais curieux de saveurs éphémères
Mon regard d’enfant sage traverse ainsi l’hiver
Solitaire et sauvage sous un ciel de neige

Incliner ses paupières, décliner les saisons
A travers la fenêtre où tournoient les flocons
Bouche ouverte happer le temps qui passe
En baillant aux corneilles dans la nuit qui volette
J’attends quelque chose ou quelqu’un
Qui ne viendra jamais

C’est une certitude, un trouble conséquent
J’ai fini de grandir
Et mon regard d’enfant pas sage traverse les hivers
Solitaire et sauvage sous un ciel de neige

Incliner les paupières, débrouiller les saisons
En perdre la raison
Jusqu’à briser la vitre
Rejoindre les flocons
Tournoyer dans le blanc
Vierge linceul encore vivant

Tourner, tourner encore
Le regard vers le ciel
Jusqu’à tomber par terre
Pour enfouir mon visage
Dans le drap qui m’attend
Où suis-je ?
Enfer ou paradis ?
novembre 2013
 

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