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Affichage des articles du novembre, 2017

Le sens de la vie

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Si je sais regarder, la lumière en un point révèle une part d’inconnu. Un sens inhabité, le monde est infini, la page est réversible. Le drame inachevé. Rien n’est jamais acquis, une émotion se noue, je relance les dés. Dans ma main, l’insoluble psyché où j’ai perdu ma voix.  Je tente l’impossible. Redevenir quelqu’un, de  chair et d’os, à ciel ouvert. Ricochet d’un reflet sur l’enceinte d’un rêve. Abstrait. Pour ne pas m’effacer,  je rassemble la mise. L’addition de mes jours fourmille sous mes doigts. J’écris. Peut-être arriverai-je à expliquer cela Je monte la paroi mais je n’ai plus de prise Plénitude, offre-moi ta promesse. Entrouvre-moi les grilles d’une aube généreuse. Détourne-moi des morts qui hantent les couloirs de mon esprit brouillé. A la source, un désir. Celui de me sentir en vie. Le vent détourne la chandelle et la roche s’effrite J’ai beau me recentrer, le monde se détache Je monte la paroi mais l’enfer, c’est en bas. novembre 2017

L’urgence

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Ma pensée détraquée Défile à toute allure Alors qu’il me faudrait Apprendre la patience Mes mots désappointés La pendule explosée Les heures éparpillées Sur ta peau dénudée L’objet de mon errance L’impression d’un moment Bâclé Seuls mes doigts se souviendront La chambre était petite Le lit était immense novembre 2017

Vision

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Lorsque je te regarde Je ne peux m’empêcher D’être un peu plus vivante D’être un peu plus flagrante Tu as ce quelque chose  Ce trait particulier Qui porte à l’émotion Sans mots pour l’énoncer Je me sens attirée par l’aimant D’un iris Tout au bout du trou noir J’ai envie de frapper Que tu me laisses entrer Là Un mouvement de cils Je suis ce qui frémit Au seuil de tes pensées novembre 2017

Nuit noire

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Les arbres se défont Du poids des jours anciens Le lierre imperturbable, prolonge son histoire Envahit le présent des troncs désemparés L’ombre s’est répandue Le froid s’est déclaré Et la mort invitée, traverse le sous-bois Dans un souffle de glace La lumière atrophiée erre parmi les feuilles Au temps décomposé L’aurore est encore loin Pourtant il me faudrait Quelque chose à atteindre Un semblant de lueur Juste assez pour y croire Une braise allumée au bord de l’horizon J’ai perdu mon chemin et le goût du hasard Mes poches étaient trouées J’ai perdu la mémoire et la saveur du fruit Je ne ressens plus rien Par une nuit sans lune, tout un monde s’est tu Une étoile est tombée sans le moindre fracas L’écho n’a pas frémi L’oiseau a fait silence Le sort était jeté Ma vie a dévalé jusqu’au noir éternel Sans bruit Empêtrée dans la nuit, j’ai attendu quelqu’un Longtemps Personne n’a surgi pour venir me sauver Je suis devenue pierre parmi les hautes ronces Et je n'ai plus bougé Le conte

Panoramique

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Surprends-toi à regarder le jour Comme si c’était le premier Retire tes œillères lourdes de préjugés Défais les liens qui te retiennent Et laisse-toi happer par l’aube nouvelle Comme un agneau qui vient de naître Donne libre cours au torrent De ton imaginaire Respire avec le vent Existe dans toutes tes dimensions Jusqu’à faire sauter l’ultime barrière Celle qui retient tes pensées refoulées Tes rêves interdits Trouve ta liberté Vis-les La sagesse viendra peut-être   De ce moment fou Que tu te permettras novembre 2017

Alphabet

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J’ai rangé tous mes mots sur un pan d’étagère Classés de A à Z, pour mieux m’y retrouver Sait-on jamais Quelqu’un pourrait avoir l’envie de découvrir La substance première de ce conte éternel Dont je cherche parfois l’extrême dénouement En vain novembre 2017

Résistance

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Dis, pourquoi ne viens-tu pas profiter des faveurs de mon espace à moi ? Mon jardin intérieur. J’allume des bougies, ravive quelques ombres pour animer le mur, donner un air de fête.   J’enguirlande mon cou, me glisse dans la robe qui te met à l’envers. Un tissu hors saison qui brave tous les temps. Je n’ai pas froid, tu sais L’hiver n’est qu’une porte mal refermée où se faufile un mauvais courant d’air Rien qu’un frisson, ça va passer novembre 2017

L'essentiel

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Redonne-moi le goût du détail important Je prépare un discours, effleure un devenir Ebauche l'illusion de la réalité Dans ma main, l’intention d’un geste captivant Dans ma vie, l’impression que tout n’est que papier J’aligne mes pensées, amasse les feuillets Et entasse les jours dans des tiroirs sans fond Où je prends du volume et de la consistance J’écris sans m’arrêter Jusqu’à l’essoufflement Je vais parfois trop loin Jusqu’à l’écœurement Redonne-moi le sens de ma présence ici Que faut-il retenir de ce vaste chantier Pour être cohérente ? J’accuse ton silence comme une vérité Et froisse cet instant, presque audible Où rien n’est accompli Demain Je vide les tiroirs novembre 2017

Simplicité

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Il est des chemins clairs où plane l’évidence. La lumière sans accrocs, le jour omniprésent.  Mes pas semblent glisser. Aucun heurt, aucun trouble. L’enchaînement des choses, des pleins et des déliés, la fluidité des mots, débarrassés des doutes et des questionnements.  Le vent s’est aplani. Il n’y a rien à prouver, être est bien suffisant. Ici, au beau milieu d’une respiration, laisser couler la vie en toute transparence. Ni vague, ni tempête.  Rien que le crissement du sable sous mes pieds. J’absorbe l’existence Je bois à la fontaine d’un temps réconcilié avec les éléments. novembre 2017

Automne

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Le froid est redoutable quand la brume descend, traverse l’épiderme pour aller jusqu’aux os.   Humidité de l’air, l’oiseau dans un frisson, s’envole vers l’ailleurs tandis que je suis là, les deux pieds bien ancrés dans la réalité, opaque et sans saveur. Je tricote à tout va quelque chose de doux. Une écharpe de ciel où je vais me nicher. Peu importe le bleu, même s’il est d’orage. Peu importe la m aille, à l’endroit, à l’envers. Pourvu que je retrouve un semblant de chaleur. Et l’envie d’amasser tous ces petits bonheurs faits de simplicité.  En un geste posé, m’entourer de couleur Et tant pis si je suis mauvaise couturière   Tant pis si quelquefois, l’ouvrage est maladroit Ce sera toujours mieux que le blanc des nuages. novembre 2017

Fusion

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Quand j’ai senti ta peau Se fondre dans la mienne J’ai surpassé mes doutes Et oublié mes peurs La lumière comblait   Chacune de mes imperfections Je devenais solvable   Presque profonde Presque habitable Tu prenais possession D’un pan de ma mémoire Pour la rendre commune   Je prenais dimension Dans les creux et les vides Laissés par les silences Etayais les pourquoi Et trouvais des réponses A portée de nos mains Dans l’espace charnel Que nous avions créé Quand j’ai senti ta peau Me rendre plus humaine J’ai pris forme et grandi   Au cœur de notre union Jusqu’à toucher le ciel novembre 2017, musée Rodin

Mot pour mot

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Lorsque tu as ôté la parole arrimée A ma bouche essoufflée J’ai cru que j’avais soif Mais le ton était juste Le verbe sensitif Je me suis reconnue   Dans l’intention portée Par l’écho de ta voix La note suspendue a plané longuement   Avant de se blottir entre mes lèvres muettes Où suintaient les non-dits Pour faire résonance à mes désirs latents J’ai écouté l’amour Offrir sa démesure Dans le sillon secret d’une déclaration Que tu me destinais Et j’ai compris combien J’avais de l’importance novembre 2017

Trio

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Je ne vois plus que ça Le mensonge sournois Repeint en vérité Obscure La tranche mal coupée Faite pour contenter Un souhait L’esquive de ton geste S’agglutine à ma peau La nuit nous désassemble Ma caresse s’égare Un gouffre entre nous deux Je suis une inconnue De quoi est fait ton rêve ? Je songe à celle qui Habite tes secrets Et prend de l’amplitude Derrière tes paupières Pourtant Je suis si près   Dans le lit, nos sueurs Nos rites indécents Nos vagues de tendresse Nos empreintes fertiles   Et puis   Le douloureux réveil La peur de ne plus être Aimée Tout ce vide à combler Sans cesse Je cherche en vain Ce qui pourrait nous unifier Tandis que tu t’endors Je compose une suite Avec elle au milieu Novembre 2017