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Affichage des articles du mars, 2018

Fragments

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Une porte a frotté Inexplicablement Dans un monde oublieux s’égouttait la fontaine d’un temple dévasté.   Je marche vers la vie sans savoir où elle va Sur le flanc opposé, les hautes les tours s’effondrent Un rempart a cédé Irréversiblement Je contemple à mes pieds, l’empreinte de nos bals   Je cherche un point d’ancrage, un propos cohérent, un terrain homogène, une rive à fouler sans départ imminent. Parfois j’ai le vertige Je danse sans savoir jusqu’où mon geste ira   Virevolte le temps mars 2018

L'heure imprévue

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Fulgurance Au-dessus du grand vide, ce lien vers l’au-delà. L’ébauche naturelle de ce qui nous manquait. Les yeux gorgés de pluie, nous avons décidé d’aller vers l’immédiat. Imprudence toujours Rien n’est lisse, tu sais On croit tenir et puis Les sentiments nous happent. mars 2018

Autour de minuit

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Temps de liesse précaire, tic-tac omniprésent. Quelques coups balancés dans la sourde épaisseur d’un repos sans retour pour réveiller en nous l’ambition d’exister. A peine. Anfractuosité sous un pan de sommeil. Je traîne encore un peu dans l’illusion sommaire d’avoir été heureuse. Nonchalance du ciel, de tes jours à minuit. Les yeux au firmament, je m’étire en douceur et cherche encore en moi ce qui pourrait te plaire.  Je voudrais t’émouvoir dans le sens de la vie. mars 2018

Tenace

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J’abrège les sanglots d’un refrain suranné. Les cordes d’un violon ont fondu dans le noir. Demeure l’éprouvante apparence du jour dans le froid résurgent et mon corps en frissonne malgré l’exaltation du feu si proche du printemps. Malgré ces éclosions éparses. Ma vie se manifeste en notes égarées, le corps inerte de l’oiseau encore chaud sous mes doigts. Inutile fatras des gestes qu’on amasse. Les saisons s’entretuent mais je ne faiblis pas. Un jour, je parviendrai à jaillir hors de moi. Je suis une vivace.

Givre

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Quelques degrés de moins dans le sillon du jour. La rumeur s’amenuise, les promesses s’envolent et les sentiments gèlent. Je retiens mon élan. Le ciel me dit d’attendre. Une vision s’attarde, une émotion s’en mêle. Dans l’intime repli d’une réminiscence, une larme se crispe et le matin craquèle. mars 2018

Accalmie

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Pluies d’hiver ou d’été, les orages ont laissé des mots indélébiles.  En dépit des colères qui nous ont divisés, je voudrais que tout glisse, je voudrais que ma peau devienne imperméable aux remous du passé.   Que voguent nos amours dans le libre éphémère Je voudrais que tout passe, je voudrais que le temps atténue les brisures. Me livrer aux beaux jours, ôter ma carapace. Mer d’huile et bleu azur Ce matin, je t’écris à l’encre sympathique. mars 2018

Plus loin

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Concordance des temps, un matin hors-saison.   Au bout de nos dérives, l’émotion était là. Intacte et favorable. A notre acharnement d’être toujours en vie. Malgré le printemps qui déchante, malgré les larmoiements d’un soleil exténué, nous avons été pris d’une folle impatience. D’une envie d’innover dans le prolongement d’un cycle abandonné.   Dans ma sphère insoumise, les couloirs invincibles devi ennent des forêts peuplées d’alternatives aux pouvoirs conjugués.  Face à face et sans voix, nous avons délaissé les questions subsidiaires pour un geste flagrant à la mesure des mots pétrifiés dans un coin, depuis la nuit des temps. Le tout dans le désordre, une explosion vitale pour ne pas s’ignorer.   A deux, c’est modifier nos rites solitaires N’importe où, c’est ici. En dépit du bon sens. A l’extinction des lieux, je te retrouverai, de surprise en surprise. Au profit d’un présent sans cesse remanié, je serai l’embrasure qui prolonge tes bras. Une fenêtre sur, quel

Eclats

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Sifflement de la tuile sur l’échine du toit. Je rêvais éveillée, les yeux éparpillés dans l’écume lascive du ciel après la nuit. Défaillance du temps, je n’aurais jamais dû laisser venir à moi les remous invisibles d’une vague tristesse. Mes pensées s’entrechoquent dans la chambre morose où les dés sont jetés. Essoufflement du jour butant contre le vent. Les arbres se déchaînent. Ma vie se désagrège en mots désappointés. Sous les intempéries, plus rien ne va coller. La digue est vulnérable et mon cœur est de chair. mars 2018

Tisser la joie

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Gommer l’imbroglio d’une errance hivernale Où j’ai perdu le fil Fouler l’herbe soyeuse et s’abreuver du jour A la lueur des mots qui n’attendent que toi Retrouver le sourire et conjuguer nos pas Sur la trame fragile d’un nous en devenir Tisser la joie mars 2018

Mouvance

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Après d’interminables nuits dans le noir absolu, la lumière a jailli du monde des vivants. Le regard épuré, j’ai su qu’il était temps de faire table rase. L’horizon m’indiquait une autre destinée. Suivre la ligne claire pour ne plus m’égarer. Je suis allée là-bas perdre mes illusions. En chemin, j’ai détruit ce qu’il restait de toi. Plus loin, j’ai oublié que je t’avais connu. Sous le soleil impunément Le rêve avait fondu sans me laisser de traces. mars 2018

Floraison

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Succession des saisons. Les nuits interminables éparpillaient nos pas. De nos mains s’échappaient des sensations perdues. Nos reflets s’effritaient dans des rêves anciens où l’autre n’était plus qu’une terre lointaine.  Je m’étais réfugiée à l’intérieur de moi pour échapper au froid. Dans ce monde reclus que rien ne vient troubler. Si ce n’est quelquefois les débris d'un retour, comme un écho déch u qui s’éteint peu à peu sans jamais revenir là où je l’espérais. On avait doucement appris à faire semblant.  C’était chacun pour soi.  Jusqu’au matin suivant et puis celui d’après.  Jusqu’au jour où la vie a retrouvé l’ampleur d’un désir florissant aux mille perspectives.  Derrière les volets, la rumeur est montée plus tôt que d’habitude et l’odeur du printemps a pénétré le mur érigé entre nous. J’ai défait le silence qui me retenait et suis allée vers toi comme on va aux cerises. mars 2018

Embellie

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Sur la ligne émouvante d’une courbe charnelle, s’éveillait un désir. Vibrations intérieures, douceur et volupté.  Il émanait du jour un parfum familier. La lumière rôdait dans la chambre assoupie, fertile et favorable à un rapprochement. Nous étions démunis de toute ambiguïté.   A la faveur d’un geste empreint de nos pudeurs, nos lèvres ont retrouvé ce goût d’originel. Un creux dans la pagaille. Une embellie sereine. La liaison matérielle de ce qui nous manquait. Le ciel était limpide et sans vice caché. Ouvre un peu la fenêtre. Laisse entrer le printemps. Dans l’espoir invaincu d’un recommencement, nous avons respiré la vie à pleins poumons. mars 2018

Errance

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Nous avons pris le même train. En rêves séparés. Un paysage errait derrière les vitres closes. Une vague pensée troublait mon inconscient. J’ai voulu me refaire un semblant de visage sur le reflet mouvant d’une heure dérobée. La nuit échevelée me donnait triste mine. Mes yeux étaient sans tain et la pluie balafrait mes lendemains perdus. Parallèles cruelles et verbe sans issue. Un bleu venu du nord s’est immiscé en moi.  Ma main t’a essuyé de Paris à Calais. mars 2018

Ballade nocturne

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La nuit me détenait au cœur de ses errances. Toutes saisons mêlées, je me suis concentrée sur l’ouvrage indécis.  Entre soleil et vent, entre neige et printemps. Entre clair et obscur. Mes mains improvisaient et ourlaient patiemment la lisière du jour. L’horizon palpitait à l’éclosion des mots.   Sur le mur d’à côté, transpirait ta présence. mars 2018

Aparté

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Nos mains Se perdent et se retrouvent Se cajolent et s’entrouvrent S’aimantent et se libèrent Pour apporter du sens Transcender la matière Vers l’à venir en désarroi J’ai tenu bon face au soleil mourant J’ai allégé nos cœurs De leurs vices cachés Eteint le brouhaha des paroles brouillées Dans le feu du volcan, se forge le désir D’un jour sans artifice Je n’ai plus que ma peau Et te voudrais sincère mars 2018

Transition

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Crépitement du feu. Entre nos quatre murs, une trêve installée.   A nos pieds, miroitait le désenchantement d’une vie rassasiée. Rien de bien important. Rien de très exaltant, ni de trop compliqué.   Le fleuve était paisible et l’herbe grisonnait sous nos pas revenus de toute tentation.   Sur un chemin de vie, des cailloux oubliés. Je n’ai rien ramassé et n’ai fait aucun souhait. Quelque part un mira ge s’est désagrégé.  Nous n’irons plus au bois quand l'hiver déracine nos jeunes années. Nos rêves déménagent. Le fruit s’est desséché tandis que le jour file inexorablement. Tu jettes à ma merci les lambeaux d’un présent qui m’aura échappé. Après tout ce temps-là, je mesure la force qui nous a manqué. mars 2018

Mirage

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Le temps démaquillé par le geste d’après. Une suite à donner pour ne pas s’enfoncer sous le poids du silence.   La parole immédiate et nous, dans la clarté d’une ode matinale.   Que s’infiltre la vie sous nos paupières closes. Je n’entends plus la mort rôder. Nos mondes face à face et l’envie de cogner tout contre ta conscience. Que se meuvent les mots quand s’abaissent les armes.   Toutes les nuits, au bout du rêve, j’ai cru te posséder. février 2018

Après

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Dis, tu crois au futur ? Quand nous aurons trouvé la source du langage, nous pourrons, sans mentir, reprendre le chemin où poussait la broussaille. Elle aura disparu dans un consentement. Nous y verrons plus clair, de cela je suis sûre. Nous serons moins perdus. Beaucoup plus éloquents. Car nous n’aurons plus peur de nos deux nudités.   Que pleuve la lumière sur la vigne incendiée. Tu me discerneras, sous un ciel élagué de toute fioriture. Je suis ce grain de terre et n’ai rien à cacher. Quand je te sourirai, tu me dévoileras. Je saurai tout te dire sans avoir à tricher.   Quand tu m’embrasseras, j’apprendrai à me taire. février 2018

Déliquescence

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Tandis que nous vivions de haine et d’eau croupie, le temps se morfondait dans le triste reflet d’un dégradé de gris.   Dans nos regards absents, pas la moindre lueur.   Pas de rive à franchir. Nous longions tête vide, des portes condamnées. Rien qui prête à sourire. Nous n’étions qu’un troupeau abandonné des dieux. Il me faudrait quelqu’un pour retrouver l’audace d’une folle gaité.   Il me faudrait le jour. Oter les salissures, nettoyer le tableau. Redorer l’avenir. Inventer une danse, improviser la vie au beau milieu des prés.   Effeuiller nos pudeurs et briser le silence J’aime tant les orages qui pourfendent l’été. février 2018

Ressac

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Un matin se dessine sur la courbe feutrée de mes monts enneigés. Vibration intérieure. L’étirement du jour au plus profond de soi. La branche morte ou le rameau.   J’hésite encore, il fait si froid.   Imperceptible élan, vertigineuse envie d’aller voir tout là-bas. Méandres de la vie, éclat dans un regard et le bleu m’apparaît comme une échappatoire. La rivière s’enfuit mais je ne bouge pas.   L’env ie qui porte ou le tombeau  Contenant cette peur de ne plus te revoir   Tant de joies réprimées, je déchire la toile, modifie le courant. On voudrait devenir quelqu’un d’autre parfois. On voudrait être ailleurs et ne plus revenir. On voudrait s’ignorer pour ne plus se mentir. Je cherche un idéal. Un embryon de voile dans le soleil levant. Petite chambre à part avec vue sur la mer. Un mouvement de cil pour éclairer la baie. On voudrait retenir ce qui nous animait   Petite chambre noire aux portes de l’oubli La braise n’est que cendres, quelques années après.

Fragrance

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Le temps filait entre nos doigts. Quelque chose mourrait à chacun de nos pas. Je t’ai cherché sans fin sur la trame bleutée d’une page éphémère. J’ai dénoué mes silences et donné de l’ampleur au moindre sentiment. Je t’ai écrit en long, en large et en travers afin de prolonger ce qui ne dure pas. Et puis au bout du compte, je t’aime à demi-mots quand s’épuise ma voix. février 2018

Bienvenue

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Trois coups ont résonné, envers et contre tous. Ouvre-moi le chemin qui monte vers le chœur d’un théâtre oublié. Je suis ton aparté, ton intime conquête pénétrant ton palais. Sans vouloir abuser d’une hospitalité, accepte ma présence au seuil de nos désirs. Eclaire ta demeure. Laisse-moi t’embrasser. février 2018

Attente

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C’était couru d’avance et nous avions perdu à grandes enjambées nos plus belles victoires.  Je m’étais dépêchée pour ne pas me trahir. Sans m'en apercevoir, j'ai perdu tous mes charmes en voulant te semer quand nous étions en froid. Je me voulais très loin … loin de toute menace d’un propos dissident. Hors d’atteinte des mots qui pouvaient m’émouvoir.  C’était triste à mourir cette vallée sans âm e où planait ton absence.  Alors j’ai attendu dans la toile d’un jour. Epuisée et sans voix. Pour me réconcilier avec le temps perdu.  J’ai repoussé sans fin la ligne d’arrivée jusqu’à te percevoir dans l’air environnant. Un petit vent serein déroulait un chemin de senteurs oubliées où s’immisçait ta voix comme une providence. Au fond, malgré le pire c’était bon d’être là. février 2018

Reflet

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Aux frontières du rêve, je te tends ce miroir où tu m’as accostée. C’était, je me souviens, à l’heure où les grands fauves vont se délasser. Bien avant la grisaille et la saison des pluies.  Une brise légère embaumait l’herbe sèche. Et le ciel nous prêtait une attention particulière.  Ma robe de pervenches s’étalait dans le soir.  Bien avant le silence et la neige à mes pieds. Je fus cette prairie où tu vins t’épancher. février 2018