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Affichage des articles du septembre, 2020

Touche

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La lune se répand dans le jour atrophié Cratères dans nos voix Une bouche déclame Quelques mots délabrés Au plus profond de l’être Un piano se retient de dire la vérité février 2019

En quête de

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Bleu torve au bord des cieux J’ai grandi hors du temps qui m’était octroyé Je n’ai rien à prédire Je n’ai rien à conter Page blanche et mystère La boule au creux du ventre Je gomme un sentiment Et retiens l’insensé Le désir de bien faire Quand tout est à jeter Bleu dur au fond des yeux Je détruis le roman que j’avais concocté Disparité des jours Je reprends l’aléa Dont tu as éventé La substance première L’idéal accompli A charge de revanche Reviens-moi si tu peux Au cas où te viendrait L’insoutenable envie de lire entre mes yeux février 2019

Possible

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Attentifs au hasard Nous étions prêts à vivre Le moindre événement Après avoir connu Les doutes compulsifs Les vaines certitudes Accepter la césure Les envolées furtives Et les revirements Au cœur d’un imprévu Quelque chose a bougé Inexplicablement Sans pouvoir la nom mer Je saisis l’hypothèse A peine déployée Que tout peut arriver Une perche se tend février 2019

Croisements

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Les êtres égarés se rassemblent parfois Près d’une source vive Autour de vraies questions Nous étions de ceux-là Le temps nous avait liés par un matin brumeux Concours de circonstances ou hasard de la vie Peu importe le sens, quelqu’un nous attirait Une sorte de guide là-haut dans le lointain Quelqu’un qui respirait Poussés par un instinct presque surnaturel Nous avons projeté de gravir la montagne Obstruant l’horizon Ensemble nous avons éclairci de nos mains Le début d’une piste Nous avons soulevé le rocher de Sisyphe Et nous l’avons aidé à franchir l’impossible Tandis qu’une inconnue d’une extrême bonté Semait sur le chemin au-devant de nos pas Des petits cailloux bleus en forme d’étincelles Les êtres solidaires se retrouvent parfois En bout de perspective Le printemps se soumet aux rigueurs de l’hiver Pour mieux pouvoir renaître   février 2019

Aérien

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Blancheur inhabituelle Le soleil est sans voix Je regarde le ciel Dériver sur ma page Si jamais il venait A passer un oiseau Un avion facétieux Un geste inespéré Dans l’air fondamental Je crois que j’écrirais Le début d’un message février 2019

Sans arme

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Pourrions-nous vivre sans la notion de durée qui falsifie les jours et nous fait conspirer ? Quelle heure est-il en nous ? Il est temps de lâcher Ces pâles conjonctures aux mots arborescents sur lesquels on s’appuie pour ne pas s’enliser Il pleut dans le jardin Saurions-nous accepter de nous laisser aller dans le grand devenir sans attendre un retour ? Le potager prospère grâce au fil incertain Que tissent nos pensées à travers un désir Adouci par le temps Cultiver l'éphémère Pourrions-nous vivre sans Nous donner au premier atome qui survient ? Aborder ce qui est sans chercher à connaître l’hypothétique fin Croire en ce qui frémit Apprivoiser la peur De perdre à tous les coups février 2019

Un rêve

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Parfois cette rumeur qui vient d'on ne sait où ... Anthologie Un rêve Editions de l'Aigrette

Vécu

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N’attends pas que le lierre envahisse l’endroit où nous avons été surpris par notre audace. Haut soleil de juillet, crissement des cigales, vent du sud arrogant, le bleu nous irradiait, transcendait nos présences sur le chemin de terre. Sensible à notre approche, l’herbe s’était couchée, nous offrant en douceur un début d’aventure. Au pied d’un arbre mort, nous avons délaissé ce qui nous séparait. Autour de nous les champs dansaient dans la lumière. février 2019

Fin de saison

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Je m’en vais sur la plage repeindre des galets Tandis que tu demeures éloigné du rivage Le bleu me fait défaut, ça clapote e t finit comme une pourriture au fond d’un caniveau J’oppose à ton absence la possibilité d’une révélation Un appel du destin, un signe élémentaire Une tache confuse en travers de la marge Laisse-moi quelques mots au fond d’un coquillage   Sans avoir à me faire une déclaration février 2019

Amsterdam

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Une histoire de saison, laquelle je ne sais plus. J’ai vécu tant de fois sans savoir où j’allais. A n’importe quelle heure et n’importe comment. Je me suis confondue à celui qui venait enjoliver mon corps et noyer mon chagrin. Buée sur la banquise Le temps tourne à l’envers et va beaucoup trop loin Bousculer l’avenir, secouer les aiguilles, innover le passé pour absorber mes doutes malgré ce temps de chien. février 2019

Respiration

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Au croisement des jours Le froissement léger D’une lutte en suspens Je dénoue l’intérieur Apprivoise l’espace Où je dois pénétrer Avant qu’il ne m’absorbe Sur la route brumeuse La sensation diffuse D’avoir tout essayé La vie reprend son souffle Retrouve sa mesure Aplanit le désordre Que quelqu’un a laissé février 2019

Floraison

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Dans la brise aérienne Nos idées repliées S’abreuvent de lumière Et s’ouvrent à la vie Le temps flotte gaiement S’éparpille en mots doux Eclaire l’oreiller Plus loin en contrebas Le soleil a jailli La fontaine immobile S’est remise à chanter Exulte entre tes doigts Un beau jour en hiver Une fleur prend racine février 2019

Ce jour-là

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Après la fonte originelle Les ruisseaux pétillaient D’une joie infantile Déversaient leur trop plein Imaginaient la vie Pour aller se répandre Au milieu des étoiles J’ai défait ma pelisse Et respiré le ciel Ce jour-là tu portais Un parfum d’océan   février 2019

Tentative

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  J’ai regroupé mes mots dans un carré secret où pousse un monde à part, envahi de verdure. Je tire à flux tendu depuis cette prairie où le temps m’oblitère. Lorsque j’écris nos noms à l’encre indivisible, je ne sais plus très bien où mettre cet accent qui nous définissait. Vision des gens qui passent au loin dans la broussaille … comment capter le sens de cette caravane, m’inscrire dans la marche quand le ciel me renvoie un avenir en vrac aux amitiés précaires … J’ai ravivé des mots dans un brasier éteint. Irréversible choix, impossible retour. J’ai galopé vers toi comme un feu de forêt A mon Moi disparu, l’impossible retour Je n’ai plus que ma voix pour décrire le ciel et les arbres brûlés qui hantent la clairière. janvier 2019  

Flottement

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Le silence a cloqué Sur un pan d’idéal Tandis que des gens biens Reprennent tous en chœur Un discours éventé Devenu inaudible Et sans grand intérêt Est-ce le temps qui change Ou moi qui ai muté ? J’ai rêvé de nature Et de course sauvage Le long des berges folles Où le printemps renaît Le monde est à refaire Le soleil est si pâle janvier 2019

Que veux-tu

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Que veux-tu que je dise Que veux-tu que je fasse ? Je regarde des gens Qui passent sur ma toile Et d’autres qui s’affichent Je ne les retiens pas Qui veux-tu que je sois Pour embraser ta vie ? Le soleil est en nage Je regarde des gens Mais ils ne me voient pas Il a plu ce midi   Janvier 2019

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Transition des saisons Frottement des possibles Un passage entre nous Tes bras se sont tendus Bien sûr on ne sait pas Bien sûr rien n’est acquis Mais là, dans l’immédiat J’ai l’impression que si janvier 2019

Au bord du gouffre

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Juste après l’avalanche, ce fut le calme plat. Dans la chambre défaite, aucune résonance. Il régnait un temps mort dont on ne revient pas. Une faille béante avait scindé nos vies et le froid s’installait, agressif et vorace au beau milieu du lit. Nous étions devenus étrangers l’un à l’autre Comme chiens de faïence. janvier 2019

L'élan de nos désirs

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Rien ne nous y poussait. Nous aurions pu chacun reprendre notre joute aux discours opposés, disparaître à jamais de l’univers de l’autre et fondre dans le noir sous prétexte d’aller chercher des allumettes dans un café perdu dont on ne revient pas. Pourtant au petit jour, malgré l’obscurité des aubes hivernales, la tendresse a glissé jusqu’à cette aventure qu’on croyait condamnée. Ensemble nous avons invité l’avenir. Nous avons esquissé le souhait d’un au-revoir dans l’ultime caresse qui nous unissait. Nous avons sublimé le temps qui s’esquivait Inventé des bougies, fêté le jour qui passe Transformé la parole en un flot de possibles Avant de nous aimer une seconde fois T’as du feu, s’il te plaît ?   janvier 2019

Ce qui est né du ciel

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Ce qui est né du ciel plonge jusqu’à mes mains, prend forme sous mes doigts, éclabousse le sol en un jet de lumière et va fondre plus loin. Ce qui est né du temps varie mes intentions, efface chaque ligne et produit le néant. Ce qui est né du froid me rend confidentielle, beaucoup plus hermétique au monde environnant. Ce qui est né du jour disparaît sous mes pas. Il neige sur les mots que je te destinais. janvier 2019

Aurore

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S ous l’effet de l’attente, tout s’est accéléré En une pulsation à peine transmissible Le jour était jeté Dès la première lueur, le premier battement L’abondance des mots a roulé sur ma langue Rebondi sur mes joues, percuté mon palais Jailli comme un torrent indomptable et rebelle Fait sauter le verrou qui retenait mon cœur Pour aller se répandre à l’endroit où tu sais Vaincre ta surdité janvier 2019

Fugace

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Piégée par les nuages d’un avenir transi, je me suis concentrée sur le vol de l’oiseau aux plumes vaporeuses. Fragile et sans filet, il tente l’aventure, tournoie et disparaît, transperce la grisaille, ose prendre des risques malgré le temps qu’il fait. Il impose sa trace, fugitive et mouvante, presque fondamentale  dans le ciel de janvier. Puis il vient se poser sur un rameau gelé où un bourgeon pressé agonise et craquèle. janvier 2019

Evocation

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Sur une place chaude, un papillon s’ébroue. Envolée de pollen dans le ciel aveuglant. Battements passagers du clocher solitaire, quelque chose résonne sur le pavé brûlant, s’insinue dans mon corps, m’absorbe et me projette au-delà du cadran. Je pars à la recherche d’une émotion vécue. Je vais te retrouver en longeant les fougères aux ombres ciselées. Je vais sans sourciller, contourne les massifs où flamboient les genêts. Je vais sans m’écrouler t’attendre sur la rive. A l’endroit où le fleuve gémit contre la pierre. janvier 2019

Présence

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Dans un jeu de lumière, un rêve inabouti émane du plancher, prodigue sa chaleur et danse sur les murs. Virevoltent les jours, mon esprit vagabonde et ne s’accroche à rien de bien particulier. Jusqu’à cette embrasure. Opportune embellie entre mes doigts précaires à qui j’apprends à vivre, à creuser pour écrire. Pour mieux participer. Mes sentiments reviennent et ma voix s’éclaircit. Un oiseau m’a parlé. Malgré tous ces nuages, je tente une sortie. Tu me vois sur l’écran ? Rien n’est jamais figé malgré les apparences. Je mâchonne des mots entre onze heures et midi Je suis celle qui danse sur la veine éloquente Où tu viens t'abreuver. janvier 2019 Pr

Vision

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Au fond de mon iris, comme une moisissure qui s’étale et grandit. La vie a reflué vers d’autres horizons. Bruits de pas qui s’éloignent et de rires qui fusent. Ici, quelqu’un éteint les dernières étoiles, ramasse les débris et balaie le plancher. Sentiment d’abandon, je crois que c’est fini. Je te fixe des cieux, abaisse le rideau, hésite encore un peu et redescends sur terre sans avoir su comment te décrocher la lune. janvier 2019

Dénuement

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Lentement, sûrement L’hiver m’a effeuillée jusqu’au bout des ramures En attendant demain, à quel jeu veux-tu jouer ? Me voici dénudée de toute conjoncture Pas de plan préparé, de règle à respecter Ni de mode d’emploi L’hiver m’a dévêtue du moindre décorum Pas de piège sournois ni de fausse ouverture Pas de cartes truquées Je n’ai que ma nature Et plus rien à miser janvier 2019

Lecture

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Couchant dans les hauteurs après cinq heures du soir. Je sens une crevasse s’élargir un peu plus à l’intérieur de moi. Aux maux, les grands espoirs, les croyances rebelles, les remèdes immédiats, les rêves salutaires. J’entame un roman fleuve assise près du feu. Quelques braises tournoient. Le soleil s’évanouit à la page vingt-quatre lorsque mon cœur s'enflamme. janvier 2019

Humain

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Il y eut ce temps fort Avant mes mains flétries par la neige oublieuse Il y eut ce sursaut Une manne soudaine, juste avant le silence Infime gazouillis D’un oiseau en suspens qui chavirait le ciel Au-delà des sourires venus mordre ma main Sans savoir où me plaire Il y eut l’impossible Une évidence née de nos impondérables Défais-toi du miroir où tout était parfait Cherche en moi cette faille Je t’aime comme seul un être peut t’aimer janvier 2019

Temps de neige

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L'hiver nous retenait dans ses sombres filets Je n'avais plus de mots pour innover le jour Un froid se fit sentir et passa entre nous Je me suis enroulée dans un épais silence Tandis que dans mes yeux, quelques larmes givraient Janvier 2019