Articles

Affichage des articles du novembre, 2014

Dénument

Image
Je porte haut les couleurs de l’automne Dans le ciel envahi par les sombres corbeaux Planant au-dessus des débris estivaux Croassements de malheur sur le triste horizon Un arbre famélique s’entraîne à résister A l’inépuisable solitude qui l’entoure Le sol repose sous la trêve agricole L’arbre se souvient d’un été fastueux Quand ses branches feuillues s’épanchaient dans l’azur Rien ne dure Le temps s’effrite sur ma peau Écorce amère ressassant les beaux jours Trouver le goût de miel L’odeur sucrée d’un beau matin d’été Parmi les bruits d’abeilles Je deviens l’arbre aux milliers d’apparences Et j’ose afficher dans le cours des saisons La nudité extrême La vraie beauté suprême novembre 2014 

L'ombre de la passiflore

Image
Mes nuits s’inventent en plein jour Volutes embleuies Où les rêves demeurent Des petits bouts d’espoir Avant le gris du soir novembre 2014

Ensemble

Image
A force de rêver On finit par aimer Tout ce qui porte un nom Et raconte une histoire Sans aucun boniment Beauté du sentiment Dénicher la valeur absolue Dans l’effeuillage discret Des souvenirs communs Quand nous ne faisions qu’un Unis dans le courant Qui nous portait au loin A la vie à la mort Tu sais, je me souviens Tu es loin d'être rien  J'y tiens novembre 2014  

Attention chagrin

Image
Car durant tant d’années Quelque chose a grandi Au plus profond de moi Un amour infini, difficile à conter Les mots s’enfuient parfois Alors qu’on les voudrait Si vrais, si pénétrants Si éloquents Je finis par blesser Au lieu de consoler Et j’en oublie parfois Le pourquoi de l’instant Que de temps nous assemble Dis, c’était quand déjà ? Trouver la bonne clé Savoir l’utiliser Je sais toujours ma partition Je n’oublie pas, je n’oublie rien Quelque chose a failli Au plus profond de moi Désarmée par le doute J’ai recompté mes doigts Dis, tant d’années Tant d’amour à donner Cela ne s’oublie pas Prends ce qui te revient Quand le soleil décline Là-bas, à portée d’horizon Nous ne sommes plus si loin Regarde Il y a mon sort entre tes mains novembre 2014

Bleu de Chine

Image
Entrevoir l'essentiel D'un revers de la main Velouté de la peau Dans un lit de satin Rêver le septième ciel Entre deux frôlements Aller toujours plus haut Et déployer ses ailes Toucher le firmament Transcender le présent Pour aller finalement Vers d'autres lendemains S'aimer beaucoup plus loin novembre 2014  

Eloignement

Image
Grisaille des mauvais jours, tout a une fin Soleil perdu et fleurs fanées Pourriture automnale aux abords de l’hiver Arbres décharnés où s’accrochent encore Quelques derniers feuillages rares et parsemés Il est temps d’y aller Temps de quitter son rêve malgré tous ses attraits Un visage, un regard, un sourire Une réponse à la vie Je regarde derrière, qu’il est dur de partir Qu’il est dur de saisir le premier train qui passe Refaire le chemin pour semer derrière moi Les bribes d’une histoire encore en pointillés Trouver le bonheur d’être même dans l’absence L’inévitable absence Sentence assombrissant présent et avenir Je connais le présent mais l’avenir Qu’en est-il aujourd’hui ? Tout devient trouble et sinueux Privée de mes repères, je marche à l’aveuglette Je ne distingue rien de ce qui nous attend Trop tôt ou bien trop tard, je ne sais plus très bien Mais il faut que j’avance, prenne de la distance Creuse l’écart entre nous deux Pour ne devenir qu’une Habitée

Dans l'antre

Image
Couleur sépia Atmosphère surannée Roses séchées Odeur poudrée Mélancolie du temps Sur les pages assombries Des livres habités Retenant leurs secrets La nudité s'affiche Et danse sur les murs Captive le regard Émotion de la peau Pudeur et impudeur Se mêlent et s'approprient Le toit de la demeure novembre 2014  

Fait d'hiver

Image
Un voile évanescent dans le jour qui se lève Je couvre la grisaille d'un semblant de couleur Pour échapper à la mélancolie D'un matin sans saveur ni odeur Je cherche un signe de douceur Une tendre enveloppe et des bras protecteurs L'hiver n'est pas si loin Avec ses armes blanches couvertes de froidure Césure Il faut se préparer pour pouvoir affronter La triste solitude des nuits interminables Dans un lit délaissé par la chaleur humaine Secrets d'alcôve qui s'effilochent Avant de s'évanouir dans la faible lumière Des tout premiers frimas Novembre et ses frissons novembre 2014  

Sans titre

Image
Le ciel n’en finit plus de bleuir Nuages de passage Avenants voyageurs Je caresse mon rêve Cheveux de soie entre mes doigts Des cheveux blancs Des cheveux d’ange Sous la tendre auréole D'un être en devenir Je vois novembre luire novembre 2014 

Sans titre

Image
Le rire de l'univers Résonne encore en moi Vibrations de saison Le nuage s'enfuit Par la fenêtre ouverte Je vois passer l'été Esquivant savamment L'ombre de mes volets Plein soleil à midi Et ton rire m'engloutit novembre 2014

L'ombre du doute

Image
Le ciel comme un buvard Absorbe les encres de la nuit Je compte sur mes doigts Les heures qui nous séparent En égrenant le temps De photo en poème Je rêve … Je ne sais plus très bien A l’aube d’un départ Si je vais te trouver Dans ma réalité Bien planté quelque part Au bout de mon chemin novembre 214  

Flottement

Image
Septembre a laissé quelques traces S’installer sous mon front Comme un début à quelque chose Un embryon d’histoire Il était une fois … Et me voilà Flottant entre deux rêves Jusqu’au jour Où j’atteindrai enfin Notre réalité Le temps fait ce qu’il veut Mais moi, je t’aime novembre 2014

Bientôt

Image
Je devine en ton antre Comme une frénésie Une ardeur émouvante Une lumière particulière Sur les murs habités De tranches innombrables Sous les yeux bienveillants Des muses du logis Me reposer dans l’âtre En t’attendant Et écouter le bruit du vent Bruit d’ailes et chat-huant La flamme de mon corps Réchauffe l’atmosphère Qu’il est bon d’attiser Nos meilleurs sentiments Au firmament de nos désirs Patience au cœur de l’impatience Je prends mon temps Je traîne et je divague Parmi les bouts de toi Une odeur de lavande Plane de pièce en pièce Je la poursuis Jusqu’à la chambre rouge Où j’apprends l’art d’aimer Au milieu d’une bulle J’aperçois ton reflet Ton regard azuré Tout m’appelle et me porte Tout ce que tu m’apportes Et mes doigts s’ouvrent Au bout des bras Comme un soleil levant Au plus doux de l’été Mélangeons nos saisons Accordons nous ce temps Qui file droit devant novembre 2014 

Fragments d'automne

Image
Les traces des beaux jours s’effacent peu à peu La nature s’offre à nous de façon plus intime Effeuillage automnal au moindre coup de vent La forêt se dénude Déposant doucement son manteau mordoré Comme des lambeaux d’été Elle étire vers le ciel le brun de ses rameaux Exposant sa douceur et sa fragilité Frissons d’automne sous la voûte cendrée J’ai froid dans le petit matin Pouvoir me réchauffer dans des bras accueillants Faits de chair et de sang Bouillonnant novembre 2014 

Acclimatation

Image
Entre tilleul et cèdre le langage est matière Arbre déraciné de sa terre initiale Le cèdre du Liban demeure Envahie par ses ombres L’herbe s’étiole sous les branches Fleurs atrophiées par tant de sombre Le cèdre est là Fier et planté Plus rien ne pousse Sous un ciel changeant Il s'habitue et il apprend Loin du Liban novembre 2014  

Absolu

Image
Je file en transparence sur la route du rêve Je t'accorde un silence, je nous offre une trêve Entre deux solitudes je crée la multitude Je me fiche pas mal des revers de médailles Quand il s'agit d'aimer, d'apprendre à respirer Nos souffles se conjuguent loin des inimitiés Et j'abreuve nos coupes à la source du temps Ma foi est invincible, mon amour infini Je franchis en douceur les limites du rêve Tout est possible, rien ne s'achève novembre 2014

Futur proche

Image
J’attise une seconde le temps qui se défait Je te vois revenir, effleurer la surface D’un proche souvenir J’amasse sans fléchir les moments opportuns Je favorise ainsi un beau retour de flamme En réchauffant les braises que nous avions laissé Séjourner dans nos corps un certain jour d'automne Je souffle doucement sur un tendre avenir Où viendra s'immiscer ton regard embleui novembre 2014 

Le bon sens

Je tourne mes aiguilles dans le sens du bonheur Un tour deux tours Trois petits tours et puis reviennent En plein cœur de midi Notre destin, notre apogée Guidée par tous nos soins L’antre explose en mille papillons Aux ailes de papier Ca s’émoustille et ça s’agite Aux dessus des racines De notre histoire exubérante Où prolifèrent nos deux jardins Aux couleurs incendiaires Le ciel est beau ce soir Le tilleul patiente Pleine lune à minuit Un halo de lumière revêtira la terre Le tilleul m’attend Sous le bleu de novembre Le chat s’étire près de la porte Il m’a surprise il me regarde Tous tes livres m’attendent A l’odeur de tes mains Les chevaux m’attendent Je les entends Ils renâclent au loin Tous les miroirs m’attendent La lumière est si belle Doucement tamisée Tous les poèmes m’attendent Les tiens, les miens et ceux des autres Tapis entre deux pages J’irai les débusquer J’irai m’en abreuver Même les vaches attendent Au bord de notre route Impassibles a

Brumes

Image
Les brumes matinales transportent avec elles La trace indélébile de ton encre violette Le regard estompé cherche parmi les ombres Qui quelquefois transforment la vision Je n’ai rien perdu dans la blancheur opaque Bien au contraire L’essentiel jaillit d’une intime lumière La tienne novembre 2014

Accostage

Image
J’arrive doucement sur ta berge éclairée Je n’ai pas pris le court chemin Le temps de délester tous mes chagrins Mes à peu près et mes regrets Inutiles lambeaux d’un moment achevé Je cours devant et je m‘enquiers Du temps qu’il fait là-bas, chez toi Un bout de bleu dans mes bagages Sait-on jamais, s’il pleut … Aucune envie de fendre l’âme Rien que des mots, rien que des gestes Qui subliment l’amour Et nous emportent exactement Au firmament de nos désirs novembre 2014  

Le dénument de l'âme

Image
J’imagine un instant ce que serait ma vie Sans amour et sans joie Au bord d’un crépuscule avide et inquiétant Étouffant la lumière, maquillant mes paupières D’un bleu plus sombre que la nuit Une vie sans étoiles à éteindre Chaque jour dans le petit matin Pas de chasse aux nuages, de course au firmament Rien que des balivernes dénuées de sentiments Rêves sans conséquences, sans aucun lendemain Ma tête est un poids mort juchée sur un fantôme Qui traverse le temps sans s’en apercevoir Il est déjà trop tard Il fait déjà trop noir pour tout recommencer Et l’encre se déverse par flots sur les fenêtres Qui me montraient encore il n’y a pas si longtemps L’azur et ses secrets, le pourquoi du comment J’étais si bien sous ton regard … Dans le bleu de tes yeux déclinant mes espoirs Mon futur incertain, ma vie en suspension Mais voilà Je continue ma traversée funèbre Je fonds dans le cortège jusqu’au bout du chemin Quand j’entends les défunts Respirer doucement l’odeur des c

Sans titre

Image
Murmures et vibrations sur la terre hors-saison La vie nous interpelle dans un battement d’ailes Et le bruit du bourdon accorde les violons Dans un souffle léger aux parfums de l’été La trémière s’épanouit dans le ciel habité L’insecte velouté a suspendu son vol Pour venir se nicher dans la boite à regards Il n’est jamais trop tard pour saisir l’existence Lui donner sans faillir toute son importance novembre 2014  

Automne estival

Image
C’est l’été qui revient Bruits de chasse au soleil Les champs sont verts Le fourrage à venir Pleins feux sur novembre Les jacinthes fleurissent Déjà Sous le ciel encore bleu Je fixe la lumière par mon œil aveuglé Traces de toi sous ma pupille Tout s’illumine alors je cligne Mes paupières papillonnent Et la chaleur s’étale Elle envahit mon corps Encore une pensée Pour toi Tournoyer au-dessus des nuages Être léger comme une feuille Un oiseau qui s’attarde Sur nos deux horizons novembre 2014 

Désolation

Image
Le soir, l’ombre s’étend un peu trop vite La fraîcheur s’installe tandis que le soleil s’éteint Dans les branches dorées des tilleuls endeuillés Où s’accrochent encore quelques fleurs de l’été Fanées Abandonnées par les nuées d’insectes Les bourdonnements se sont tus Tout fout le camp dans le ciel affadi Les oiseaux le désertent Jour après jour Départs vers la douceur En escadrilles bien rangées Bientôt il n’y aura plus que les corbeaux Pour planer tristement sur les champs dénudés octobre 2014  

Volatile

Image
Les beaux jours en profitent sous le ciel accordé Le froid viendra pourtant dénuder les poètes Espèce infatigable dans les courants contraires Branche tendue vers l’azur consentant Qui manie les couleurs et fait souffler le vent Note animale sur la partition Un piaillement donne le la Oui c’est là-bas que nous allons Beaucoup plus loin que le bref horizon Qui met sa signature dans une ligne droite Je suis le gai pinson qui siffle à ton oreille Et j’apprends mes leçons Sur ta portée céleste Car bientôt mon plumage caressera tes ailes A l’ombre des nuages qui peaufinent le ciel octobre 2014 

Toussaint

Image
Un petit vent de nostalgie Vient s’immiscer sous mes paupières Je regarde passer les fantômes de la vie Et puis la chair encore si proche Aimable et désirable A portée de la main Un geste aura suffi Le petit vent s’engouffre Fait selon son plaisir Il s’attarde insolent sur des pensées secrètes Des élans de chaleur, des petits abandons Et des grandes conquêtes Les chrysanthèmes s’allument au soleil Et moi je suis l’allée d’un obscur souvenir Qui se laisse entrevoir au milieu des cyprès Quand sa main dans la tienne Vous captez la lumière Le petit vent me pousse toujours un peu plus loin Comment faire pour rebrousser chemin ? Te prendre dans mes bras, conjurer le passé Conjuguer au présent le temps qui nous surprend C’est sûr, je te l’assure, je te susurre des mots tendres Je déclame en silence, mon corps en désirance Tout vient à point qui sait attendre Devisait le poète A point nommé qui sait comprendre Avait conclu la muse octobre 2014 

Heure d'hiver

Image
Sous le feutre du ciel les bruits semblent lointains Le temps s’égare dans le brouillard, onze heures ou bien midi L’horloge hésite encore à épeler l’hiver Elle se trompe d’horaire pour égrener vaillante Les douze coups de l’été sous l’épaisseur de brume Qui plonge la nature dans l’uniformité Et le regard se perd dans l’infinie blancheur D’un automne dédié à l’heure retrouvée octobre 2014  

Passé décomposé

Il avait dans les mains un souvenir lointain Un visage, une peau, résistant aux années Et toujours un regard scrutant le spectateur Grand amateur de toiles et de nus délavés Il avait dans le cœur la tentation d’aimer Une ombre dérisoire sous le velours des cils Une fossette amie dans un tendre sourire La couleur du pastel sur la joue dépolie Et des trainées de bleu sur le ciel amoindri Il avait dans le corps l’empreinte féminine D’une ancienne blessure encore à l’état pur Quoi qu’il fasse un chagrin qui perdure Une entrée en matière qui ne finit jamais Un morceau d’existence pétri d’une douleur Illusion d’un bonheur condamné à périr Parfois la chair a le goût de nostalgie Et sur le cher tableau renaissant au présent Des larmes de tristesse ont lavé la poussière octobre 2014 

Achèvement

Image
La paix s’est répandue sur la morte saison Dans nos mains les restes d’un été Couvés par la douceur d’un récent souvenir Déjà prêt à s’enfuir Mais la vie se prolonge sur la terre encore tiède La fleur se renouvelle sur les talus champêtres Et les fossés retiennent la sève de demain L’herbe folle est toujours aussi folle Elle court sur les chemins, avide de lumière Sauvage et souveraine Quelques notes perchées dans le ciel incertain S’éparpillent à l’approche d’une ombre solitaire Tandis que l’étang reflète les facettes troublées Du monde qui l’entoure La vie devient liquide et les saules pleureurs S’abreuvent dans un ciel parcouru de nuages octobre 2014