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Affichage des articles du septembre, 2018

Liberté

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Crépuscule automnal dans le ciel embué Rivés à la forêt dans un effort ultime Les arbres se cabraient pour ne pas défaillir Ce fut plus fort que moi Je suis allée au vent comme on part en voyage Chercher d’autres racines septembre 2018

Mouvement

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Casser cette attitude   Susciter l’immédiat sans le dénaturer Je pourrais raconter ce que tu n’entends pas Je pourrais t’énoncer ce que tu ne vois pas Mais je me tais souvent pour ne pas blasphémer Et laisse le vent jouer autour de mes épaules Avant les premiers gels L’automne s’annonçait dans un pan de lumière Où s’attardaient gaiement Le murmure des voix et toutes ces promesses Auxquelles on voulait croire Chasser cette habitude   Et prendre une autre pose   En épousant le soir septembre 2018

Aller vers

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Je ne redoute plus Ni l’acier ni le froid   Ni les pavés glissants   Ni les prisons dorées Ni le tableau trop noir Par-delà les néons Qui tremblent dans la nuit J’entends une musique Nimbée de ce temps-là Quand le ciel en terrasse Me souhaitait bienvenue Je libère les mots Qui me collent au palais Entrouvre une autre cage Celle où l’on m’a cloitrée Infiniment depuis Le ventre de ma mère   Et toi, comment vas-tu ? Ecris-moi s’il te plaît Quelque chose d’inné Et je te répondrai   Le temps d’un paysage Où j’aurai un trajet septembre 2018

Continuité

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Je t’ai tant écouté pour la beauté des mots et ce qu’ils révélaient. Ils m’ôtaient cette peur de ne pas exister. Enfin, pas pour de vrai. Nous avons contemplé le même point de mire. Au cœur d’une intention, nous étions authentiques. La lumière était fluide, l’entente était cordiale, le sens était limpide. Finalement, tout passe. Je ne sais plus très bien ce que tu racontais. La vie est un roman au fleuve imperturbable.  Pourtant je me souviens mais ça reste très vague. J’essaie de remonter le cours des éléments jusqu’à cet endroit-là. La vérité des choses … les rencontres sont rares, il faut les préserver. Avant que le silence ne soit impénétrable. septembre 2018

Après

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A l’aplomb de l’été, la vie rapetissait Entre le ciel et nous Le vent éparpillait une idylle effrénée Et la nuit nous prenait toujours un peu plus tôt C’était inévitable Je n’ai pas vu partir les frêles hirondelles L’horizon s’est voilé Les matins sont plus frais Il faut couper du bois Sur la feuille s'inscrit ce que j’ai amassé Avant que tout m’échappe Avant de t’oublier J’entretiens une terre Une île pacifique Où les oiseaux reviennent Quand je l’ai décidé Après les chrysanthèmes Et les tombes fanées Au milieu du désert Je viendrai te chercher septembre 2018

Racines

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L’aurore balbutiait entre les hautes branches Mais c’était très confus   Le ciel était chargé d’empreintes volatiles Où dérivaient des âmes en quête d’inconnu Toujours en décalage Tant de bruit pour si peu brouillait les évidences J’étais si bien ici   A écouter les arbres aux mille et une voix A respirer la terre et l’odeur de l’humus Va, cours   Et fais un bon voyage On se verra là-haut quand tout sera fini septembre 2018

Au naturel

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Tu viens à moi comme on va vers Un possible abandon Il avait fait si chaud Si lourd avant l’orage J’ai griffonné trois mots sans avoir à les dire Avant de libérer au gré d'une intuition Cette pensée sauvage où rien n’est circonscrit J’aime comme on respire septembre 2018

Vivaces

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Contre vents et marées, nous avons résisté jusqu’à ce point précis. C’était un jour inscrit sur le calendrier. Noir sur blanc je le jure, les lunes et les saints. La nuit venait à nous, c’était bien indiqué.  Un peu d’été en moins, un peu plus de vécu mais nous étions coriaces. Et le soleil aussi. septembre 2018

Sauvage

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La vie sans les remous Les odeurs et les sons Serait inhabitable   Désordre approprié Beauté des herbes folles Lavande et grains bleutés   Je diffuse un encens Où nous étions semblables Il honore ma peau Depuis la nuit feutrée Où nous avons suivi Le même apprentissage Nos ventres recelaient Le goût du fruit volé L’enfance irrésolue Nous collait au visage septembre 2018

Un rêve

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La frêle embarcation Glissait au fil des nuits Les semaines fondaient Comme neige au réveil   Dès les premiers frimas J’observe le silence Une saison s’achève Quand le vent vient troubler La tentation d’un geste J’aborde l’autre rive Et chasse une impression Auréolée de vie Les pins à l’ombre ourlée   Où nous aimions nous plaire Une illusion d’optique Une estampe éphémère Dans les roseaux sauvages Tes doigts me prenaient pour Je ne sais quel pays septembre 2018

Rien

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Le silence rayonne   Alors que je voudrais Une aube étincelante L’explosion d’une joie Pour oser libérer Ce qui me tient au corps Tant de choses résonnent Dans le vif du sujet Le raffut de mes doigts   Quand j’ouvre les volets septembre 2018

Automne

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Lumière artificielle Pour exaucer le jour   La vue se décompose Et le ciel devient flou Le matin est si frêle Qu’on voudrait le serrer Plus fort que d’habitude   Il est l’heure d’y aller Mais on ne sait trop où septembre 2018

Incidences

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Nuages en troupeaux Une feuille déchue Un être qui grandit Une ride sur l’eau Des plages qu’on déchire En tout petits morceaux Des photos dispersées Des enfants qui s’en vont septembre 2018

Souffle

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La lavande a séché   Ma pupille a jauni Dans la maison j’ai vu Des bouquets d’or fané Des armoires trop pleines Et dans tous les tiroirs Le linge qui volait Ton odeur dans la mienne

Au delà du réel

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Pose et répands encore ton regard dans ma vie Dans n’importe laquelle pourvu que j’y adhère Les murs ont des miroirs   Où je passe et m’enfuis C’est quoi tous ces oiseaux ? A force de chercher une erreur primordiale Nous nous sommes heurtés à l’infiniment beau Dans la lande germait ce qui ne se voit pas Le monde désagrège au fur et à mesure Ma portion d’infini Je voudrais retenir Le torrent sur ma peau août 2018

Traces

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Il ne faut pas céder à la morosité Tandis que dans les champs mourraient les tournesols Nous avons décidé d’aller glaner plus loin Nous avons traversé les ruines estivales En resserrant le temps qui nous avait liés La rosée s’exprimait en nappes odorantes Et ta main attendrie bordait le petit jour Nous avons célébré les vendanges précoces Afin de perpétuer ce geste inexplicable Il ne faut pas douter de mon désir d’aimer Parfois je me souviens Tandis que nous étions à fleur de l’un de l’autre Une huppe sifflait sa prose matinale C’était beau Plein d’histoires Je n’ai pas les mots pour août 2018

Achèvement

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Chant d’oiseau pacifique et bleu méridional Dans ma paume le jour Qu'on me donne à filer Sensation veloutée et lumière idéale Jusqu’au matin d’après Quand la mer se rétracte au fond de mon café Le thym frissonne L’oiseau se tait Et j’entends résonner Des pas dans les tranchées Bruits de ville incessants et gens désabusés Sous les pavés Le sable Qu’on m’a dérobé août 2018

Résurgence

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Dans le secret obscur   D’un couloir clandestin   J’imagine un tapis   Où dérouler l’envers Avant le noir complet Lisser l’inextricable A portée de mes doigts Une ombre se dénoue Pour mieux m’attirer vers Toujours la même impasse Un souvenir m’assaille août 2018

Ce qu'il reste

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Souvenirs de vacances Les bateaux Les châteaux Les oiseaux n’importe où Sur des plages sans fin Vertige dans les dunes Le ciel en contrebas Perdu dans la nature Souvenirs d’une errance Un soir de plein été Les poissons Les avions La rivière d’argent Le vol d’un papillon   La lumière apaisée L’expulsion d’un moment août 2018

Désir

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Il aurait fallu quelque chose Ou quelqu’un   De vif et conquérant Pour épandre le jour Me porter à demain La lumière a giclé Ose encore si tu es août 2018

Rentrée

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Nos vies se font et se défont Je flotte entre deux eaux Avant de revenir à mon point de départ Quand l’été s’éparpille   Sel aux joues, bois flotté, des mégots sur la plage La foule désœuvrée reflue dans le lointain Je la suis du regard avant d’être aspirée Dans le sombre sillage Vague à l’âme au-devant Une odeur de rentrée plane au-dessus de nous Je marche à contre cœur L’horizon me soutient Nos vies se créent dans l’intention Je m’arrime au décor Après avoir connu ce qu’on ne retient pas Quand l’été se défile Feu aux joues, bois brûlé, intérieur apaisé La foule échevelée s’assagit dans le noir Je l’invite à se taire avant lui laisser Ce qu’elle veut bien me prendre Chaque chose à sa place Un ordre simplifié s’impose dans ma vie Au fond, ça me convient Je déteste le large Ecoute la marée venir de l’intérieur Même après ces détours Je suis ce coquillage   Pourvu que dans tes veines Tambourine mon sang août 2018

Aurore

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Attiré vers là-bas   Mon regard s’évertue   A percer le mystère Du sommeil éternel Quand le soleil éclot   A la traîne d’un rêve Tu es le feu de paille   Qui porte l’incendie   La lumière est cruelle Et comme à chaque fois Je m’arrache à la nuit   Ô rage, ô quelque part Je t’avais attendu Le jour me désintègre Ou bien c’est toi qui fuis août 2018

Refuge

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Au loin, tant de reflets Le reflux du moment Des mots sont à venir La lumière vacille Le rideau flotte au vent La fenêtre chavire Je décrasse les murs Ici Dans la maison Où tout est à refaire J’évide les miroirs Souffle sur mes terreurs Pour me débarrasser Des fausses illusions J’oublie ce moment-là Quand on croit que tout dure J’abandonne quelqu’un Au bord de ma déroute Quelque part un écho Ricoche et s’amenuise L’étrangeté des pas Que je n’entendrai plus   Sur l’aire aseptisée Je cherche un endroit sûr Août 2018

Rêve d'évasion

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Etre à l’issue Plausible D’un silence entendu Où l’on surprend en soi Ce qui ne peut s’écrire Vas-y, relance un peu Le geste perpétuel Epuise-toi encore Jusqu’à l’apothéose Aucune place ne convient Au corps qui nous limite juillet 2018

Disparition

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De dérive en dérive J’abandonne les quais Aux mâts tonitruants   Visages incendiés Foultitude inconnue Saturée de sueur Trop de ponts Trop de bruits Trop d’odeurs   Trop de gens De parfums frelatés Trop d’excès en un point Jusqu’au débordement Je reflue vers la rue Sombre et sans ricochet Silence au coin du jour Dans un quartier perdu Où plus rien ne m’atteint Pas même un clapotis Les murs sont des buvards Aux regards pénétrants Dont la nuit voilera Toute l’ambigüité Quand j’aurai regagné Mon rivage intérieur juillet 2018

Dérive

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Trop chaud pour innover Chaque geste m’épuise A l’ombre des platanes Simplement regarder Ce qui ne viendra pas M’imbiber de l’ampleur D’un silence avéré Goutte à goutte des peaux Le jour passe et remplit L’instant autour de moi Gymnastique intérieure Je franchis cet écart Qui rejoint l’autre rive Un pont à enjamber Une absence à franchir Petits bateaux sur l’eau Et bouffées de torpeur Une photo me prend Le temps collé au front Sans aucun maquillage Un pantalon usé Traverse mon esprit Des livres dispersés Des mots parfois des gens Et puis au beau milieu Le vide redoutable Dans le miroir d’en face J’ai vu sans le vouloir La fontaine obstruée Par un couple d’intrus Le soleil les fondait Et je n’y pouvais rien J’étais dans l’autre image juillet 2018

Temps libre

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Toutes voiles dehors Je sillonne l’instant Sans aucune brisure Fluidité des nuages Je vogue sur un tout Une plage à portée Dans l’ombre et la poussière D’un angle dissolu J’atteins du bout des doigts Le grain du sablier La douceur de l’extrême Malaxer en silence   Une terre apaisée Ce bout d’île vécue En long et en travers Sereine était la vague Et le vent s’imprégnait D’une sollicitude Mouvement solidaire Au-delà des marées Je me réconcilie Avec le temps perdu M’arrime dans la vie Avec ma gratitude Arrive au cœur des mots Sans précipitation Saisir ce qui peut l’être Et puis prendre le large juillet 2018

Naissance

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Ouvre-moi grand les bras Quelque part au soleil Une onde a répandu Le ciel à l’infini Bleu voyage et lenteur   L’été me tient au corps Sous la pleine lumière D’un jour sans apparat   J’apprends la nudité De n’être plus que moi   Tu le sens dans tes mains ?   Quelque chose m’émeut C’est là C’est évident   Et c’est indescriptible Là-haut la traînée blanche D’un grand cerf-volant Un geste se suspend A l’écho d’une voix La vie me prend au cœur Ne bouge surtout pas Je suis en train d’éclore juillet 2018

Reflets

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Il fait chaud ici-bas L’après-midi nous colle L’un à l’autre et dilue Ce qui est sous-jacent Nous avons parcouru Ce bout de terre ensemble Confondu nos errances Pour aller divaguer Où rien n’était prévu Qu’avions-nous à nous dire Il fait bon par chez toi Quand les arbres projettent Leur âme sur la pierre Je suis là où les ombres Retiennent l’essentiel Qu'avions-nous à offrir Un souffle et je reprends Une parole en l’air Tes yeux dans mon miroir J’ai vu qui tu étais Je vais te raconter La beauté du réveil Tu sais Quand on respire juillet 2018

Les beaux jours

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Une reconnaissance au plus profond de soi Sur le coteau brulant La vigne fructifiait Le chemin s’écrivait au rythme de nos voix Les mots prenaient partout  Reprisaient nos absences En contre-bas naissait L’esquisse d’un courant Contemplation du jour Nous avions tout le temps Celui que l’on modèle Qu’on presse entre les doigts La Garonne traînait Dans le regard des gens J’en étais imbibée La vie nous propulsait Ailleurs et surtout là Où le ciel éclatait Un bleu si pénétrant Le fleuve était tranquille Le château s’élevait à hauteur d’une trêve Nous sommes allés vers Une même embouchure On a bu à l'endroit où le figuier poussait Sur le trottoir ému Une femme dansait juillet 2018

Reflux

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J’ai laissé divaguer quelques petits papiers Tout en ouvrant les yeux sur un plan dérisoire J’ai soufflé sur les mots que j’avais retenus Pour me débarrasser d’un impossible amour Je vais attendre là sans aucune contrainte Sourire à l’éphémère dans une allée perdue M’abandonner au banc Aux pensées aériennes qui viennent effleurer La surface des choses A peine un plissement   Un léger tremblement sur l’étendue des jours La lumière éthérée flotte sur le bois nu J’ai cru à l’immédiat Au temps que l’on empoigne A la folle mesure de mes sentiments Il fait noir en été Je m’absente du jour Sur les coups de midi jusqu’à cinq heures du soir Et me laisse absorber par la paix de l’étang   Je préfère oublier ce qui ne se vit pas. juillet 2018

Après

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Une accélération à peine perceptible A varié le courant d’une onde sans souci Mon bouquet a fané au bout de tant d’amour Petites fleurs séchées au soleil évanoui Je regarde passer n’importe quoi   Pourvu Que tout cela revienne Attends-toi à jamais quand je t’écris toujours juillet 2018