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Affichage des articles du octobre, 2017

Elan

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Cueillir au point du jour  La possibilité d’être En restant féminine Envahir l’atmosphère D’un parfum pénétrant Troublant pour la saison Mettre du rouge aux lèvres Vif et sans concession Du bleu sur les paupières Une écharpe soyeuse Une robe estivale Faite de transparences Danser sous la lumière Jusqu’à en perdre haleine Avant de défaillir Définitivement Bousculer les repères Le non-imaginé Au plus près de mes mains Avides de toucher Ce que l’autre contient Viens T’asseoir à mes côtés Prendre une bouffée d’air Je crois que j’ai envie D’être encore amoureuse octobre 2017

Ténèbres

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Plonger dans l’encre noire D’une nuit monochrome Sombre dérive à l’intérieur L’obscurité s’impose, impérieuse et profonde Aucun bruit La lourdeur du néant s’abat sur les volets Je voudrais dire un mot pour éclaircir ma voix Poser de la couleur Ecrire dans un souffle pour attiser la vie Je voudrais dire un mot saturé de lumière Créer une embellie pour égayer le ciel Faire jaillir de mes doigts une envolée d’oiseaux Raconter un matin aux rayons pénétrants Mais je sens le silence déteindre sur ma peau Je referme les yeux Et me fonds dans le noir concret de l’encrier En préférant me taire octobre 2017

Authentique

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Malgré le désordre apparent Il y eut ce moment, sensible Et sans accent Où chaque chose Chaque être vivant Trouva la bonne place   Naturellement Dans l’agencement du jour J’entrevois ma logique Car je connais déjà L’objet de ma présence L’amour coule de source Fluidité de ma main Mouvement d’un désir Porté par l’intention D’un geste cohérent Je dessine pour toi La liaison qui te manque octobre 2017

Ravaudage

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L’après Comme une déchirure Je ne saurai jamais refaire Le mouvement parfait J’ai voulu tordre de ma main Chacune de tes idées reçues Déchirer ta chemise J’ai voulu de mon poing Enfoncer ma caresse Agripper tes cheveux Te mordre jusqu’au sang Depuis Mes nuits sont si étranges Je rêve que je recouds Tes boutons un par un Comme si de rien n’était Pour faire bonne figure Nous sommes-nous aimés ? Ailleurs Que dans nos habitudes Je ne me souviens plus Je rapièce nos jours Sous la lumière accrue De nos tendres amours Mes yeux ne sont plus ce qu’ils étaient Quelle importance Le fil va me manquer octobre 2017

Réveil

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Malgré l’appréhension d’un gris impénétrable Le soleil s’est montré comme à son habitude Peut-être un peu plus tard Peut-être un peu moins fort Peut-être un peu plus pâle Mais le matin perçait, sortait de sa torpeur Empiétait sur la nuit Devenue moins vorace Le jour me propulsait à l’extérieur du rêve Malgré l’effacement inéluctable de mes plus beaux voyages J’ai pris pied dans la vie Peut-être un peu plus tard Peut-être un peu moins forte Peut-être un peu plus lasse octobre 2017

Incidence

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Il faut oser le dire Oser le formuler Même si c’est trop tard Quitte à le regretter   C’était moi C’était lui Mais nous étions tout autre Quand le jour se leva octobre 2017

Virtuel

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Je fixe mon écran Ça défile à tout va Ça dit et ça s’épanche Je lis Et ça m’ébranle Parfois Pourquoi suis-je si seule A fixer mon nombril Devant autant de gens Que je ne connais pas La terre tourne autour D’un vague compromis Pourquoi autant de chats ? Pourtant L’humain me manque Et je suis déphasée Demain J’adopte un homme Comment s’appelle ton chien ? octobre 2017

Trois petits tours ...

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Quand je quitte la scène Personne n’applaudit Le silence est épais J’entends même une mouche Mourir sur le plancher Alors je me demande Derrière le rideau Ai-je vraiment compté ? Ou n’étais-je qu’un rêve Que quelqu’un a étreint Puis a laissé filer Faute d’imaginer Une suite acceptable octobre 2017

Sentimental

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Ne me cherche plus là où j’aurais dû aller Je n’y suis pas, je suis désorientée Quelquefois, la lumière m’étourdit Et j’erre sur la piste aux mille et une issues Où d’autres avant moi ont fini par se perdre Quelquefois, j’ai envie de pleurer Le désert est si grand que j’ai peur d’y rester Mais j’entends vibrer une note d’espoir Dans le souffle du vent Un air inabouti qui ressemble à ta voix Quelque chose en suspens Ne brise pas ce mot avant de me le dire Laisse-le venir à tes lèvres Laisse-le s’épanouir Comme fleurs au printemps Alors j’avancerai Même les yeux brouillés Jusqu’à l’aveuglement J’irai L’amour est ainsi fait Entre ce moment-là et le moment suivant Eblouis-moi encore Offre-moi ce bouquet octobre 2017

Quelqu'un

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Entre ce moment-là et le moment d’avant, l’imperceptible me surprend. Je ne serai plus jamais la même. Tourbillons éphémères, la fougue passagère, la perte de l’élan avant le dénouement. Final et sans appel. Rien de ce qui a été ne pourra l’être encore Exactement Au même endroit Et pourtant Là, tout contre ma peau L’intime sensation d’un geste familier L’apaisement des heures dans la déliquescence du jour L’émotion perpétuelle La caresse esquissée L’ampleur du mouvement Jusqu’à son apogée Le sentiment d’être quelqu’un Enfin octobre 2017

A deux

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Nous marchons dans le soir vers un même destin. Ecoute-nous un peu nos pas. Regarde derrière nous, cet étonnant chemin que nous nous sommes frayés. Nous l’avons fait à notre image. A tort ou à raison. Ensemble ou séparés. Qu’avons-nous récolté? Nous y avons trouvé ce qu’il y a de pire quand tout foutait le camp. Nous avons accusé nos erreurs et protégé nos corps des tumultes du temps. Nous y  avons puisé le beau quand le ciel s’y prêtait. Pour devenir meilleurs. Même quand j’ai eu froid, je ne regrette rien. J’ai reçu beaucoup plus que cela m’a coûté. Ta main cherche la mienne. Entre nos doigts croisés, nous avons détenu l’essentiel. Nous allons vers la nuit. Confiants. octobre 2017 photo: d'après une réalisation de Jipé Bocquel

Seconde jeunesse

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Une lumière particulière Loin des rayons abrupts de l’été Loin des pluies torrentielles L’allégresse renaît Une douceur inattendue Aplanit nos tensions Pour réduire à néant Nos doutes pernicieux Nos colères infondées Nos mots trop conséquents Nos excès, nos silences Nos rires désaccordés Je fais sauter tous les barrages Défie le temps qui passe Malgré l’usure des pierres Je n’ai plus peur des flots Mon corps est de fortune Mais la rivière y coule Comme aux premiers instants Abreuve-toi encore un peu   Avant qu’il ne m’échappe Avant que le soleil   Ne se consume tout à fait octobre 2017 d'après une réalisation de  Jipé Bocquel

Peut-être

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La pierre a tressailli, la lézarde s’étend, s’immisce dans le mur et gagne en profondeur.  S’attarder sans fléchir dans la douceur ouatinée d’une brume automnale.  Bientôt, nos lèvres gèleront. Asséchées par le froid, elles feront silence. Effacement de nos passions. Déjà, nos sourires craquèlent. Dans nos yeux, la dernière étincelle se tait.  Peut-être avons-nous été trop heureux Peut-être  L’impétuosité nous emmena si loin. Une effusion vitale. La source originelle, l’emballement des corps, la reprise du souffle, l’arrogante jeunesse. Nous avons tant voulu, désiré sans restriction. Nous avons tant aimé que les mots nous manquaient. Nous nous sentions humains au-delà de toute mesure. C’était beaucoup trop grand pour pouvoir le nommer. Mais savions-nous alors ce qu’était la beauté ?  Je me souviens de toi, du geste à l’instant T  En lui, se répercute le geste de tant d’autres  Lentement, la brume disparaît mais le soleil ne m’atteint plus Peut-être ai-je été trop

Survie

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Tandis que le soleil transperce les nuages, je rajoute une couche avant les premiers froids.  Je ne pense pas, je fais semblant. Je ne vis pas, je me dévisse au fil du temps.  La rouille fait le reste. octobre 2017

Le temps

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Au fond, quelle importance Le temps œuvre sur moi Jour après jour, sans concession Ebranle peu à peu Mes dernières certitudes Finalement, on s’habitue A la moindre écorchure A la ride tracée Par une année perdue Le temps me déshabille Exhibe mes blessures Mes amours décrépies Mes bonheurs imparfaits Tant de pluies déversées Tant de larmes De sentiments échoués D’émotions ravinées J’aperçois dans tes yeux Tous mes rêves épars Dans tes mains oublieuses Un souvenir se désagrège Au fond, à quoi ça sert De vouloir résister Le temps creuse ma fin Et m’aura à l’usure Que vole la poussière octobre 2017

Décalage

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L’obsession d’une image. Ta voix qui me déjoue. Et le non-dit se répercute sous mon front. Roulement de tonnerre. Mon cœur est un tambour. Ça fait du bruit à l’intérieur, ça cogne dans la démesure, ça brûle et ça disjoncte. L’impression éternelle au moment de l’éclair acéré L’arrêt sur un présent déchiqueté Toi Moi Quelques pièces autour Explosées dans le ciel J’ai cru que j’avais mal Tu m’attends quelque part où je n’irai jamais octobre 2017

Nocturne

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L’importance des choses, le frôlement des corps, la même voix tangible à l’extinction des feux. Lorsque la nuit survient, notre double existence paraît plus homogène, le chat semble plus gris, les angles s’adoucissent.  Les ombres nous rapprochent et nous lient quand le jour s'atténue.   L’étouffement des heurts, la pensée tamisée, la caresse des yeux. Lorsque la nuit nous prend, nous ne devenons qu’un. Nos colères s’émoussent, notre conscience est autre.   L’apaisement des mots, le relâchement du temps, la dimension des peaux, la tendresse des voix, l’amplitude des gestes, hors de toute contrainte. Lorsque la nuit m’atteint, je ne compose plus. Et je mets moins la forme octobre 2017

Fantasmagorie

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Je glisse à pas feutrés dans le silence envahissant qui pénètre tes nuits. Je ne veux rien brusquer. Pourtant, quelque chose a changé. Ton souffle s’accélère malgré mes précautions. Ta conscience aiguisée décèle ma présence. Des sensations diffuses fourmillent sous les draps. Je m’enrobe de soie pour ne pas te blesser. Ma parole est murmure. Je deviens la douceur inestimable qui t’aura tant manqué. Je deviens confidence, la source de chaleur où tu vas t’épancher à l’abri des regards. Je suis cet entre-soi, briseur de solitude, au cœur de tes errances. Je suis l’espoir qui te soulève.  Je suis celle qui vient mourir entre tes doigts lorsque l’aube s’éveille. Et si j’étais un rêve ? octobre 2017

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Apprends-moi l'élégance Du geste retenu Alors que tout mon être Bouillonne d'impatience octobre 2017

Captation

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Dans la pâleur du jour qui s’enracine Accorde-moi l’imperceptible   Le presque inexistant La possibilité d’une révélation Je saurai donner vie Au moindre bruissement Je saurai donner forme A ces heures en latence Je saurai donner goût Aux paroles lancées Pour pouvoir te prouver Ma matérialité Je polirai chaque pensée Lui donnerai de la texture Un grain, un velouté Avant qu’elle ne t’atteigne   Et se fasse une place Quelque part, en douceur A l’intérieur de toi Pour prendre tout son sens Du peu qui nous rapproche Je créerai un moment Avec une apogée Et plein de conséquences Demain, je t’écrirai En lettres capitales octobre 2017

Brumes

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La forêt embuée L’arbre déshabillé Ecouter sans pleurer Venir du fond de soi La rumeur de l’automne  L’oiseau se recroqueville Sous un rayon blafard Mon regard s’amenuise L’horizon est si près L’herbe ne pousse plus Les champs sont terres mortes Goutte à goutte du temps Ma peau perd peu à peu L’empreinte chaleureuse Des symphonies florales Je réprime un frisson Alors que je voudrais La maison grande ouverte Le bleu à ma portée La marée d’équinoxe La montée de la sève L’ébullition des corps Le sol couvert de blé L’odeur de ton parfum La cadence d’un pouls Le ciel transfiguré L’impatience du jour Quand le soleil éclate Sur le chat endormi octobre 2017

Isolation

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J’ouvre quelques fenêtres sur la rue. Bruits de pas, de voix qui se dérobent, de gens qui se dépêchent. Résonance d’un chant, un cri jeté comme un appel.   Là-bas, une ombre fuit et s’évapore dans la froide moiteur du petit matin. Cliquetis d’un moment qui s’achève. Une porte se ferme. Bruits de rires qui grincent, de verrous qui tournent dans le vide. Bruits de larmes cachées dans un mot enfantin. Bruits de tout et de rien. De ce rien surdimensionné où le temps prend appui. Pour ne pas dérailler. Tout à fait. Là-bas, quelqu’un disparaît. Une fin a claqué. Echos sur le bitume. Juste avant le virage, la tentative de parole et le bruit du silence. Intense. L’impact sur le cœur. Je contemple la vitre qui me renvoie l’insupportable vérité d’un paysage éteint. Là-bas, quelqu’un m’oublie. Tandis que je subis la violence du vide lorsque je suis ici. Je boucle les volets pour ne plus rien entendre à l’intérieur de moi. octobre 2017

A toi

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A toi revient l’écume dissolue de ces mots que nous n’avons jamais énoncés. A toi revient l’écorce desséchée par un trop plein d’absence. A toi, les miettes de mon temps. Perdu à force d’être éparpillé.  A toi revient la peau ridée par nos silences. A toi revient le geste réprimé. A toi revient l’intention étouffée. A toi revient le regard qui a brouillé les pistes.  A toi, tous les non-dits A toi  revient la trace perdue d’un jour sans lendemain. Rien ne se recommence et rien ne se perpétue. Le soleil s’oppose à la nuit. Le désert est immense, chaque grain a sa vie. A toi revient la foudre sous l’arbre écartelé par trop de différences. Et pourtant A toi revient la page où l’encre s’est diluée  Créant la confusion Nos vies enchevêtrées A toi revient ce que je suis  L’illusion d’être nous avant d’être quelqu’un. octobre 2017

Trahison

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Dans les affres insolubles de l’attente Ressurgit l’imposture d’une vague promesse Qui me l’a faite ? Qui m’a dévisagée parmi la multitude En s’écoutant parler  Qui a haussé le ton Avant de m’écouter Tandis que je buvais les prémices du jour Naturellement A petites gorgées Qui a faussé le cours humble et transparent De quelques-unes de mes vérités ? Dès le matin, la rengaine s’installe Des mots enjoliveurs Viennent cogner mes tempes Et puis rien ne se passe Si ce n’est que le mur se délabre un peu plus Je tourne mon café Pour noyer l’incidence D’un mensonge erroné Et te rends le miroir Où tu ne m’as pas vue Tiens, contemple-toi Respire qui tu es Entête- toi de ton propre regard Dans le noir absolu J’avale mon café Sur la rive d’en face Les narcisses ont poussé octobre 2017

Dans tes poches

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Dans tes poches  Des trésors innombrables Glanés au fil de ton errance Tu as pris Tout ce qu’on te donnait Affamé et meurtri Par ce qui t’échappait sans cesse Même l’inattendu Auquel tu n’osais croire Dans tes poches Des émotions captives Que ta main va chercher Parfois Pour se persuader Que tout était bien vrai Alors tes doigts enserrent La relique d’un jour La soie d’un souvenir Où se sont mélangés Le parfum d’une peau Et le sel de tes larmes septembre 2017

Incitation

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Viens Jusqu’à l’aube nouvelle Dépasse sans te retourner Les fantômes qui racolent Au plus noir de tes rêves Et veulent t’attirer Dans les profondeurs D’une nuit sans retour Ecarte les mailles du filet Glisse-toi au dehors Respire encore un peu Va jusqu’à l’étincelle octobre 2017

Arrêt sur image

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Le vent s'était figé au creux de ton attente Ton ombre s’inscrivait dans l’espace dédié Aux gens qui ne sont pas pressés Tes mains contenaient en un lieu   La valeur inexprimable du présent Ton regard révélait la patience d’un jour En toi, l’infinitude La révélation d’un temps inachevé Et les mots suspendus à tes lèvres   Racontaient ce moment A vivre et à venir Sublime et émouvant septembre 2017

Bleu

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Bleu Pour dissiper le gris d’une brume traînante Où la pensée s’uniformise Quelconque et sans saveur Triste page d’un jour inutilisable Presqu’absent de la vie Ni de goût ni de trace Ni d’odeur Un jour à déchirer   Contourner le nuage qui accable le temps   Et rend les heures   Eminemment pesantes   Avancer vers là-bas Atteindre sans réfléchir un bout de quelque chose Plus loin, c’est toujours mieux qu’ici   Plus loin, c’est toujours mieux que rien Retrouver les temps clairs Transparence du froid Pureté des non-dits   Des angles révélés A la lumière sans concession Trouver un second souffle dans la rigueur du gel Déclencher l’avalanche   Plutôt que de me taire J’ai le cri ambitieux   Tu sais Je n’étais que soleil Quand on s’est rencontrés Voir jaillir dans le ciel insipide Un bleu particulier Un bleu venu des terres Du ciel et du grand vent La roche exacerbée Offerte   Usée Tant de millions d’années nous séparent Saurais-je remonter une dernière fois Tout en haut du glacier ? Me regar

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Bleu   Imprègne-toi du soir De cette folle espérance Qui survient Là où tu ne t’y attends pas D'abord subrepticement Puis follement   En dehors des chemins   Tracés Découvre tes ornières Tes déviances cachées Donne-toi sans retenue Au soubresaut de vie Qui flirte incidemment avec le temps   Abreuve ton regard dans le reflet intact De ce qui fait de toi Quelqu’un Ressens cette émotion Puissante et éphémère Entière Ne retiens rien Défais ta carapace Et prends le pouls du jour Avant qu’il ne t’échappe septembre 2017