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Affichage des articles du octobre, 2018

EXPOSITION ...

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Du 01 au 17 novembre, une vingtaine de mes collages seront exposés au restaurant "Le Mesopotamia", 109 rue de Belleville à Paris Du lundi au samedi de 10h à 15h30 et de 19h à 23h30

A bout de course

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Quand j’aurai tout donné   Mon âme volatile   Insaisissable et floue, imprimée par hasard Sur des idées tenaces A force d’écriture, de paroles en l’air   Et de mots tatoués à l’encre indivisible Viendra interroger L’intimité des sens où je m’étais perdue Avant de te connaître Serais-tu un refuge ?   Alimente le feu Il faisait froid hier octobre 2018

Concordance

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Le jour avait traîné plus loin que d’habitude. Les dernières lueurs irriguaient ce moment dont on avait rêvé sans pouvoir le nommer. Avant qu’il ne survienne, fluide et sans vanité. Rien que nous sous le ciel, aussi vrais que nature.   Ce fut à cet endroit que nous avons atteint la justesse des choses. Ici, précisément. Sans l’avoir décidé, nous étions concordants. octobre 2018

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Frottement de tissu, entrevue de la chair. Là-bas, dans ta mémoire, une femme marchait. Ses pas étaient soyeux, légers et singuliers et sa jupe ondulait comme une fleur des champs enivrée de lumière. Le vent la portait loin et toi tu la suivais sans jamais l'effleurer. L’été durait encore. Il s’accrochait aux hanches, délivrait un parfum au pouvoir éloquent, allumait ton regard, transcendait la matière, faisait valser l’amour jusqu’aux extrémités. Je sais ce que tu penses Tu aurais bien voulu pouvoir la lui ôter. octobre 2018

Errance

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Je fus la clause ultime d’un acte mystérieux Un papillon de nuit que l’on n’attendait plus Va savoir où le vent nous sèmera demain Dans un train inconnu, j’ai contemplé la pluie Territoire éperdu sur le verre balafré J’ai traversé le temps sans savoir où j’étais Trop de gares et la peur d’échoir au pire endroit L’absolue vérité dont on ne revient pas C’était toi ou bien moi que j’allais retrouver ? octobre 2018

Réalité

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Il n’y a pas d’histoire Soleil d’octobre, teinte fanée Tu continues d’écrire Avec obstination Je continue de lire L’envers de tes cahiers Où je fus second rôle Le temps d’un aparté Peut-être un jour Peut-être pas Nous aurons le loisir De creuser tout cela Chez toi, l’ampoule brille Dans le ciel automnal Impatiente et fébrile Futile et dérisoire Car elle ne viendra pas La fée désabusée Aux mille faux semblants Elle ne fait que rêver Dans l’espoir d’autres bras Mais sans toi dans l’azur Sans ta peau, sans ta voix Tu comprends ces mots-là ? Tu n’es qu’une aventure Les anges n’existent pas octobre 2018

Ambiance

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J’entretiens le meilleur, neutralise le pire, légère en ma demeure quand l’automne s’étire et recouvre le seuil. J’aime les feuilles mortes et la fraîcheur du vent qui les emporte au loin.  Je danse et virevolte, fait voler la poussière, t’accueille entre les murs où s’étale ma vie.  Viens voir, j’ai tout repeint. J’ai mis plein de couleurs. Au plus fort de l’hiver, il fera chaud dedans Le feu crépitera, le chat ronronnera Nous réanimerons une flamme intérieure Et j’irai en riant me lover dans tes bras Viens voir, comme c’est beau La fenêtre a germé Je ne sais pas encore ce que ça va donner Il faut que tu m’expliques. octobre 2018

En vie

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Dans un coin du grenier, j’époussette les ans   Comme une pellicule Sur le sol à présent L’urgence de la vie en usera plus d’un   Mais moi J’ai tout mon temps Cinq heures et je respire au gré du balancier, trouve mon équilibre entre deux flottements. Quelque part au-dessous, j’entends naître le bruit des pas sur le plancher. Des portes s’ouvrent et se referment en laissant échapper des parfums familiers.   Quelqu’un s’en va pêcher dans le petit matin. Au même endroit depuis toujours. Aucune lassitude dans le geste lancé au bout du paysage.   Six heures et je respire l’odeur du pain grillé Aujourd’hui je sens bien qu’il fait un peu plus froid Mais la lumière est là, cogne sur les volets   Dis, on part en voyage ?   Le jour va se lever et je suis affamée. septembre 2018

Entente

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Quand mes doigts atteindront la lie de l’encrier, le jour innovera dans un pan de lumière où j’irai m’abreuver, vierge de tout propos prêtant à confusion. Ce sera le moment de reconsidérer le temps et la matière, d’harmoniser les mots pour mieux réconcilier le chaud avec le froid, la vie avec la mort, les chats avec les chiens, les gens avec les gens.  Et puis  La lumière et l’oubli, le geste et l’intention, le désert et la pluie, le cœur et la raison. Et puis tout ce qu‘on tait en l’ayant toujours su. Le vertige et l’ennui, le silence et l’amour qui vient brusquer nos vies, un trou dans les nuages et le ciel étourdi.  Et puis tout ce qu’on veut sans l’avoir jamais eu.  Viser cette embellie. septembre 2018

Empathie

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De parole en image Le monde se transmet  Au fur et à mesure Rien ne me dissocie De l’être que tu es  Rien ne m’identifie Si ce n’est mon reflet Dans ton propre visage Quand tout semble truqué Tu t’arrêtes à mes mots Rien ne m’authentifie Si ce n’est dans ma voix Ce grain particulier Que tu aimes fouler Lorsque tout est langage septembre 2018

Arrière-saison

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Lumière évanescente après six heures du soir Les tons sont plus feutrés   Les vagues se sont tues Les bateaux sont partis rejoindre l’horizon Dans un ocre orangé Nous avons regagné ce monde insaisissable Où nous avions échoué tout à fait par hasard Mais rien ne s’interrompt Et l’entente se lit entre nos deux rivages   Viens me voir de plus près Une graine a germé dans la rouille des feuilles   On pourrait presque croire que c’est toujours l’été Quelque chose respire encore à l’intérieur septembre 2018