Pour le plaisir ...

Les filles, habillées de vitrines, descendaient les rues.
Leurs mains, reines, se préparaient à déployer leur zèle
Le corset, en forme de X, épousait l'alphabet des hanches
Plus une ombre sans femmes aux portes du palais
Elles étaient là, devant, derrière, escaladant les façades
Leur tendresse ne tenait plus qu'à un fil
Les hommes avaient des bras essoufflés d'orgasmes
Les cœurs se réchauffaient à chaque croisement
On faisait la queue devant de grands brasiers inventés
C'était toujours l'exploitation des forges
Avec des tenailles à faire l'amour virtuel
Chacun frottait le fer contre la plaie des sacrifices
Puis gravait sur l'écorce des us et costumes
Le dessin futur d'une inconsciente préhistoire câblée.

Les hommes revêtaient des glaces où chaque femme se mirait
Leurs mains, grandioses, se préparaient à la caresse
Leur buste, en forme de stèle, fuyait vers le sacré
Plus un homme sans femme aux portes du jardin
Ils étaient là, comme des insectes bourdonnants
Leurs ailes vibraient sous la jouissance
Les velours se réchauffaient les uns contre les autres
On faisait la queue pour admirer tous ces foyers ardents
Qui s’allumaient sur les écrans des habitudes
Chacun gravait sa peine, le poinçon à la main
Avant de travailler l’écorce aux mille cicatrices
Qui contait leur histoire


Philippe Meunier et Eve Eden
juin 2014 


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