Hors chants/Silence 14


Une courbe, un tracé. Un rayon de lumière. Une émotion qui naît sur le blanc de la pierre. Tes mains comme une offrande qui me disent tout bas, je n’ai rien à cacher et j’ai tout à donner. Quand le creux de tes reins m’entraîne un peu plus loin, j’aime ta nudité. Pour sa simplicité. Elle est belle et sans fard, elle est sans complaisance. Faite de ces défauts sur lesquels on s’attarde. Parce qu’ils font de toi un être à part entière. De faille en éraflure, le temps t’a modelé. De souffrance en brisure, je t’ai accompagné. 
Sur le blanc de ta peau, je pose mon regard et je traîne sans fin. Je ne me lasse pas. Je suis loin d’avoir fait le tour de ta personne mais tu es devenu cet être qu’on préfère, cet être un peu à part, aux traits particuliers, si doux à effleurer. Tiens là, une écorchure, la trace d’un moment, la griffe d’un rosier. Je te reconnaîtrais même les yeux bandés. Je n’ai cessé d’apprendre et je sais t’apprécier. Cela fait si longtemps, je ne peux me tromper.

Musée Rodin, sept 2016



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