Nostalgie


Une vague tristesse effleure l’atmosphère à l’orée du grand bois. L’amorce d’une fin dans l’aurore ébréchée. L’avenir est si bas, le temps ne me dit rien. 
Dépouillement du jour, nostalgie d’un été trop vite éparpillé. J’entends siffler le vent et laisse mon esprit tournoyer dans le ciel. Bientôt les oies sauvages, bientôt l’immensité du vide autour de moi, l’extrême nudité d’une terre en sommeil. Bientôt les nuits sans fin et les jours atrophiés. Sous mon front s’insinuent de sombres perspectives. L’extinction d’un regard où palpitaient les feux de mille paysages. Je traîne un peu des pieds et remonte mon col tandis que la saison s’éloigne à tire d’ailes. Un arbre se replie. En lui, le souvenir de la neige et du froid. Je fixe le néant et tente d’esquiver une mort annoncée.
J’expire l’éphémère, un nuage se fend, je ne suis pas pressée. J’attends je ne sais quoi. Un souffle salvateur, un signe de la vie, avant de contempler la blancheur de l’hiver.
Un pétale défunt s’accroche à une odeur. Tant d’orages subis, je réprime un frisson. 
J’attends une lumière, le bleu d’une éclaircie, une résurrection infime et passagère. Avant de respirer le cristal et le gel.

septembre 2017


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