Pièces détachées


Une tache en plein ciel, un sinistre présage, funeste et cafardeux. La violence du vent a poussé les nuages au revers de mes yeux. Ma vision s’est brouillée, mes mains se sont fermées. Je chiffonne une image. Sous mon front ombrageux, le vent s’est décuplé, la tempête fait rage.
Entre mes doigts vaincus, des mots qui font naufrage. 
Je trie quelques années, ravale mon chagrin et reprends le puzzle où je l’avais laissé. J’arrondis quelques angles pour avoir l’air décent, dessine un faux-semblant pour contrer ma nature. 
J’ai changé d’apparence, adapté mon allure, rogné nos différences, mais voilà, rien ne dure.
Je suis un aléa. A la périphérie de nos similitudes, je demeure une pièce sans contour idéal. Dehors, c’est la tourmente, la pluie se fait plus dense. Le temps me défigure. Je chiffonne un silence. Bruit de papier froissé. J’étouffe un sentiment, raye une affinité, reprends mes habitudes.
Malgré les circonstances, le soleil a percé.
Il me reste un nuage
La clameur de l’absence 
Et nous, dépareillés.

septembre 2017


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