Ressenti


Je désapprends la vie pour oser respirer en acceptant les failles. Je désapprends les mots, trompeurs et superflus quand l’autre se répand en flots avantageux. Je désapprends le monde où je n’aurais pas dû poser mes idéaux. Je désapprends celui qui n’a fait que passer, sourire et survoler un pan tenu secret. Je désapprends les yeux qui n’ont pas regardé à l’endroit où j’étais. 
Je désapprends l’amant, l’ami sans perspectives et le frère avenant. Passerelle illusoire, bardée de faux semblants. Je désapprends le jour où je me suis perdue, un silence a suffi pour me désappointer. Je désapprends la voix d’un être sans issue. Je désapprends celui qui pouvait m’émouvoir. Je désapprends la main qui ne s’est pas tendue. Je désapprends le jeu aux règles falsifiées.
Et vogue la galère, bouchons à l’intérieur, bousculade assurée et confusion totale. Souvenirs prolifères, débordement fatal. Je désapprends la foule et son rythme infernal. Je désapprends le temps où s’égaraient mes sens. Je désapprends le goût des paris incertains. 
Je ruine quelques pages en écrivant dessus. Une pensée se perd, une rime s’écrase quelques lignes plus loin. 
Explosion d’un poème sur le blanc du papier. 
Les œdèmes sont bleus, noire était ma pensée 
Je guette sur le mur une aurore boréale.

septembre 2017


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