Fin de vie


Ne nous dispersons pas quand novembre dissout les feuilles incendiaires d’un chapitre achevé. Il devient essentiel d’inventer un après. De souder entre nous la charnière vitale qui nous protègera d’une issue redoutable. Tout au fond du couloir, une porte a grincé. Le vent s’est engouffré. L’hiver m’a dépouillée. Le monde se transforme en une morne plaine où les corbeaux sont rois.
Que va-t-il me rester ? Quelques plumes éparses et l’odeur âpre de la mort qui plane dans les champs.
Il y a du givre ce matin. Au loin, l’écho d’une sentence, le dénouement d’un drame. Les chiens halètent. Babines écumantes, les museaux ras de terre. 
Un éclair a jailli à l’orée du grand bois. Gros plan sur le carnage.
Des hordes d’inconnus et des crocs dans la chair. Une lutte inégale.
Banale.
Une couleur ardente jaillit d’une innocence. Quelqu’un a dû tirer. En épargnant nos vies, engagées malgré elles dans une course folle où rien ne les rassemble.
L’horloge a déjanté. Quelqu’un a dû crier. Je t’ai perdu de vue. Le temps s’est emballé. Tourbillon des saisons. Valse des souvenirs. Impatience et rupture. Patience et solitude. 
Et puis un beau matin, une graine a germé au fond de ma blessure. Comme une perspective. 
Il n’appartient qu’à toi d’innover dans ma main.

novembre 2017


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