Hors chants/Dans le courant

Quand la journée m’entraîne à grandes enjambées, je m’attache au présent et ralentis le pas. J’accorde à la poussière le temps de se poser. Apprendre à regarder. Vaincre les apparences. Je donne à la lumière une autre vérité. Figer ce qui s’enfuit et dévie du regard pour aller exister toujours un peu plus loin. Là-bas, un peu plus tard. Une longueur d’avance, un sentiment de trop, une course inutile. Réprimer l’intervalle, diminuer la distance. Pourquoi anticiper alors que l’essentiel est à portée de vue. L’horizon me retient. Revenir à l’instant. Essuyer la poussière d’un geste de la main. J’inspire et m'approprie la beauté du moment. Apaiser le courant, l’inextinguible vent qui souffle et se répand. Je ne veux plus bouger, simplement respirer. Je ne veux plus penser. Etre et avoir été. Se contenter d’aimer. La moindre des présences. Apprendre à écouter dans le plus grand respect. L’éclosion du silence. L’infime dénouement. Ma seconde tracée, mon intime richesse et mon ultime pierre. Edifice incertain, je suis au beau milieu d’un monde qui m’échappe. Regarder la lumière. Expirer sans contrainte. Et vivre l’infini dans le blanc de l’éclair.

octobre 2016


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