Hors chants/Il était une fois


La vie commençait là. Tout au bord d’une page où l’encre avait déteint. Ou bien c’était le ciel, ou bien alors tes yeux, je ne sais plus très bien. J’ai capté ta présence et je n’ai plus bougé. L’automne s’égayait, les arbres rougissaient. J’aimais leur indécence. Le vide était si plein, la récolte fut riche. Et le foin abondait. J’ai eu tant à te dire durant tout un été. Les greniers exultaient. Mon amour foisonnait. L’hiver est arrivé. Le gel a éclaté deux ou trois vérités.
Je récolte la vigne des mots sans importance. J’exprime un trait d’esprit qui ricoche et s’enfuit. Je cueille une incidence. Je retiens de mes mains les idées qui m’importent. J’invente un peu, je sais. Des vers qui n’ont pas lieu. Demeures incomprises. Dévidoirs des secrets. Des lignes qui peut-être, n’existeront jamais. Mais ça me réconforte. De penser que là-bas, à l’endroit de mes rêves, nulle censure des mots. Je suis allée plus loin. Là où j’ai pu écrire, sans retenir mes doigts. Je vais te raconter ce qui ne se dit pas. Il était une fois …

octobre 2016


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