Hors chants/Les brumes matinales


Les brumes matinales apaisent le regard. Le temps s’est resserré, l’horizon se rapproche et l’abîme est comblé. L’oiseau respire, la feuille vrille. Son unique échappée dans le blanc de l’automne. Une page s’écrit. L’arbre s’ébroue. A peine un froissement. La mousse est sa mémoire. Les jours éparpillés flétrissent sous mes pieds. Une branche griffonne un poème en suspens. J’attends. Une éclaircie, un dénouement. 
La fougère a flambé sous l’effet de novembre. Le chemin disparaît dans les limbes du temps. Je suis partout et nulle part à la fois. L’oiseau m’effleure de son aile. Relents de terre, petite bruine. Solitude du banc de pierre. Les amants sont ailleurs. Là-bas, d’autres voyages, des soleils de minuit et des lunes en plein jour. D’autres mots à écrire et d’autres circonstances. Un ciel comme en été. Là-bas, ils sont allés poursuivre un idéal. Inventer la lumière, la brume s’évanouit. Je rêve sous la pluie. Sur le banc déserté, une goutte est tombée. L’oiseau respire, la feuille vrille et succombe à mes pieds.
Là-bas …
Là-bas, ils sont partis tandis que je demeure. 
Ici.

octobre 2016


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