Et nul n’arrêtera le cours de l’existence. Tu auras beau freiner, enraciner tes pieds à l’endroit où la vie prospère et te sourit, rien n’y fera jamais. Le sol finit toujours par devenir instable. Tu ne peux pas lutter, empêcher les lézardes, il te faut continuer. Laisser place à l’après et à l’inéluctable. Derrière, une tranchée se creuse peu à peu. Tu y mets des fantômes, des visages sans yeux e t des voix sans échos. Des bouches sans amours, des discours imparfaits. Des rimes délabrées, des mots sans incidence à force d’être lus et trop utilisés. Il te faut avancer. En essayant parfois de te sentir léger. Désengager ton âme d’un passé négligent où tu n’auras pas su faire ce qu’il fallait. C’est trop tard à présent. Aucune terre ne t’appartient, aucune mer et encore moins cette innocence qui t’a quitté malgré ta foi. Aucune larme. C’est à toi de soustraire et de froisser sans fin, le papier sous tes doigts. Digère et ne dis rien. Aucun repos à concevoir, demain bousculera ton r...