Vers le bout du tunnel ...


Les nuits ont raccourci. Cela ne se voit pas, le noir est si flagrant. Mais tu sais, je le sens. Je le vis, je l’entends. Malgré la pluie tenace, malgré ce fichu vent à décorner les bœufs. Malgré les éléments. Malgré le poids des larmes. Malgré notre regard qui faiblit peu à peu. Malgré les mots que l’on ne sait plus dire. Malgré ce corps qui nous échappe. Malgré la cassure de nos voix qui ne s’écoutent plus.
Malgré le temps qui lasse et blanchit nos cheveux. La brume s’y attache, on oublie, on s’en veut, on finit par se taire et ne plus se croiser. On se sent moins présent, on en devient blasé.

Malgré l’essoufflement d’un jour sans horizon, je respire un peu mieux.
Quand, vers cinq du soir, un oiseau chante encore et que l’air est plus doux. 

Entends-tu le printemps ? 
La minute s’étire, le ciel est sans étoiles, je traîne dans ma vie. 
Au loin, je vois des gens auréolés de bleu qui taillent leur chemin. Ils ont l’air d’être heureux. Le chien, le vent, l’oiseau, les champs.

Lentement, sûrement, je reprends le destin que j’avais délaissé. Je chiffonne une envie et saisis cette main que j’avais égarée.

janvier 2018


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