Réalité


Le manque est à l'endroit où la plume a crissé
L'oiseau volait si bas … j’ai senti son odeur
Espéré un instant pouvoir le posséder
J'ai rêvé d’être lui, si haut, si fort, si grand
Sous le saule émacié aux branches japonaises
J’ai cru l’invraisemblable
J’ai cru pouvoir frôler l’aigle des hautes cimes
Enivrée par le ciel, j’ai perdu l’équilibre
Je me suis vue glisser sur les pentes gelées
Atteindre malgré moi ce point de non-retour
Où l’écho se dissipe
Sur le pont délabré, un rossignol se tait
Le silence est mortel
L'endroit se désagrège, s'effrite sous mes doigts
J’effleure doucement le spectre d’une page

La contrée idéale n'existera jamais.

février 2020





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